« J’ai toujours essayé de me laisser aller au gré des courants, pour comprendre quelle est ma véritable force. […] Paris et les musées m’ont fait passer du surréalisme au réalisme. (Yiannis Tsarouchis, Agathon est de confesser)
La nouvelle exposition de la Fondation Yiannis Tsarouchis, inaugurée samedi le 7 mai, présente une unique sélection d’œuvres réalisées par le grand peintre grec, en mettant en évidence les jalons de son parcours artistique et sa relation avec le théâtre.
Plus précisément, l’exposition, sous le titre : « Chemins Picturaux » comprend des tableaux et des maquette, en faisant référence aux influences et aux courants artistiques qui ont largement marqué l’œuvre de Yannis Tsarouchis (1910-1989).
L’évolution de sa peinture, depuis son apprentissage aux côtés de peintres grecs tels que Kontoglou et Parthenis, en passant par ses influences parisiennes – Picasso, Matisse – jusqu’à sa maturité dans les années 1970, est mise en lumière dans les sallles de l’expo. De plus, on peut admirer les nouveautés qu’il a appliqué au théâtre, à travers ses uniques maquettes et des documents d’archives de spectacles.
Tsarouchis, un peintre aux multiples facettes, a toujours aimé le théâtre, qu’il a servi en tant que scénographe, surtout, pendant plusieurs décennies.
Yianis Tsarouchis, Costumes pour Roméo et Juliette de Shakespeare, 1937. Source: Fondation Tsarouchis.
Dans se propres mots :
“Mon amour pour le théâtre et mon désir d’y travailler en tant que scénographe remontent à mon enfance, à une représentation théâtrale que j’avais vue quand j’avais environ six ans. Dans cette représentation d’une inspection, intitulée “Xifir Faller”, j’ai été très impressionné par les maquettes d’Aravantinos. (…) C’était au théâtre Faliro, où mes parents m’emmenaient souvent, mais généralement au bout d’un moment je m’endormais dans les bras de ma mère. Cette fois-là pourtant, les décors et les costumes m’ont non seulement tenu éveillé, mais m’ont révélé pour la première fois la magie du théâtre”, écrivait Yiannis Tsarouchis dans son livre “Je suis pauvre sans un sou” (1989).
Yiannis Tsarouchis: faits biographiques
Né au Pirée en 1910, Yiannis Tsarouchis, s’est initié à la peinture et la musique byzantine au laboratoire de Fotis Kontoglou après des études à l’Ecole des Beaux-arts (1928-1934).
De surcroît, dès 1928, Tsarouchis s’est penché sur la scénographie et a coopéré avec le Théâtre national, l’Opéra, et le Théâtre d’Art Karolos Koun, le Covent Garden de Londres, le Théâtre National Populaire de Paris et autres. Parallèlement à la peinture, Giannis Tsarouchis a également été impliqué dans la mise en scène théâtrale et il a travaillé sur l’illustration de plusieurs livres.
Il effectue des voyages à Istanbul et Smyrne en 1935, puis il se rend à Paris où il se familiarise avec la gravure sur cuivre. C’est aussi à Paris qu’il rencontre Matisse et Giacometti. En 1936, il retourne à Athènes et deux ans après, il organise sa première exposition personnelle.
Membre de la Génération dite des “Années 30”, Tsarouchis est profondément marqué par l’esprit de l’époque. Le manifeste de cette « génération » est publié en 1929 par Yorgos Théotokas (né à Constantinople en 1906).
Après la guerre, vers 1949, Tsarouchis et d’autres artistes, dont Nikos Hadjikyriakos-Ghikas, Yannis Moralis, Nikos Nikolaou, Nikos Engonopoulos et Panayiotis Tetsis, créént le groupe artistique “Armos”. En 1951, il expose à Paris et à Londres. En 1958, il participe à la Biennale de Venise et en 1967, il s’installe à Paris. En 1980, une grande exposition personnelle de l’artiste est organisée au Grand Palais à Paris.
* Photo d’introduction: Yiannis Tsarouchis, source: Popaganda
M.V.
