La collection de la littérature de voyages et de l’ imagerie d’ Efstathios Finopoulos, une des collections les plus importantes de cette sorte – pas seulement en Grèce, mais aussi dans le monde entier – fait partie de la bibliothèque du Musée Benaki, fruit de l’ offre généreuse du collectionneur en 2013. L’exposition intitulée “Voyages en Grèce (15ème-19ème siècle)”, déjà ouverte au Musée Benaki (jusqu’au 29/04/2018), présente la Collection de Finopoulos via deux trajectoires distinctes: la première dédiée à l’imagerie et la littérature de voyages et la deuxième à l’activité de recherche du collectionneur lui-même.
A gauche: Jules M. V. vicomte de Sinety, Escalade du Taygetos, Aquarelle. 1845 | Musée Benaki , La collection d’ Efstathios Finopoulos. A droite: Femme grecque bourgeoise dans ses appartements. Gravure sur cuivre extraite, dessin du J.B. van Mour. On distingue des détails d’or en relief dans les bijoux et la ceinture. | Charles de Ferriol, Recueil de cent estampes représentant différentes nations du Levant…, Chez Le Hay, Chez Duchange, Paris 1714. | Musée Benaki , La collection d’ Efstathios Finopoulos.
La fascination pour l’inconnu et la redécouverte légendaire de la Grèce antique au sein de l’esprit européen dès le début de la Renaissance ont créé un flux continu de voyageurs. Ils produisaient alors de nombreuses publications et de multiples dessins : des voyageurs du Grand Tour au XVIIième siècle jusqu’ aux premiers touristes du XIXième siècle, qui voyageaient en groupes grâce à des agences de voyages. Le flux de voyageurs d’origine occidentale a traversé le monde grec et s’est dirigé peu à peu vers l’Est.
La destination principale était Jérusalem, dans le but du pèlerinage et, après, Constantinople. De Marseille à Venise, les voyageurs ont suivi les routes maritimes dans la direction de la Méditerranée orientale, la Sicile, Malte, Corfou et Cythère, Syros et Smyrne figurant parmi les principaux ports de Méditerranée.
La porte d’ Hadrien (detail). | Dessin au crayon du Franz Tarone. Tarone, venu du Sud de l’ Allemagne, est arrivé en Grece en 1834 et il a été classé dans l’armée grecque en tant que sous-officier. Il a dessiné les monuments anciens d’Athènes, dont les prototypes ont été acheté par Oto autour de 1840.| Musée Benaki, La collection d’ Efstathios Finopoulos.
L’exposition comprend de rares éditions, des cartes manuscrites, de lâches empreintes et dessins ainsi que des documents majeurs, du matériel d’archives et des photographies.
La richesse de la collection permet l’étude de plusieurs aspects de la vie intellectuelle, sociale, financière, religieuse et culturelle du monde grec sous l’occupation étrangère (ottomane, vénitienne ainsi que la protection britannique des îles Ioniennes) à certains moments cruciaux de l’histoire de Grèce (voire entre autres la révolution grecque et la guerre de Crimée). Avec, de même, l’étude des figures emblématiques comme celle de Lord Byron. De surcroît, les textes quant aux voyages nous permettent d’examiner le regard porté par les voyageurs étrangers concernant les diverses périodes historiques ainsi que l’évolution du philhellénisme au cours des années.
Le bombardement de l’ Acropole par Francesco Morosini en 1687. Rare feuille unique imprimée à Venice par Girolamo Albrizzi. | Musée Benaki, La collection d’ Efstathios Finopoulos.
L’acquisition du matériel qui constitue cette collection est le fuit d’un effort d’une vie pour Efstathios Finoupoulos. Il a notamment commencé en 1963, quand il a acheté des livres trouvés dans les terriers du marchand George Jeffery, rue Farringdon, à Londres. Finopoulos a continué à amasser une richesse substantielle : des copies, des transcriptions des journaux de voyage et des lettres de voyageurs qui se trouvaient en Grèce. L’aventure pour recueillir cette collection impressionnante à partir des années ’60 jusqu’ à nos jours est retracée grâce à cette exposition par le biais d’œuvres représentatives.