GreceHebdo.gr propose une série d’articles avec des propositions de visites virtuelles ou des propositions pour apprentissage durant “les temps du #COVID19”. Aujourd’hui, nous allons effectuer un tour dans les expositions et l’histoire du musée de l’Acropole d’Athènes, l’un des musées les plus renommés au monde.
Erechtheion, “Les Cariartides” © Musée de l’Acropole. Source
Le nouveau musée à l’ombre de l’Acropole
Le nouveau musée de l’Acropole, ouvert au public depuis 2009, abrite les objets provenant des monuments et des fouilles du site de l’Acropole y compris de nombreuses œuvres célèbres de l’Antiquité telles que les cinq cariatides de l’Erechtheion, la Korè au peplos, les métopes et des parties de la frise du Parthénon.
Avant de visiter le musée, commençons par une visite virtuelle des monuments de l’Acropole qui nous ramène vers l’un des sites touristiques le plus visité au monde. Situé sur une colline à 156 mètres de hauteur, le plateau fut d’abord utilisé comme habitat, puis comme forteresse, avant de devenir un grand sanctuaire principalement consacré au culte d’Athéna, comprenant plusieurs temples (le Parthénon, l’Érechthéion, le temple d’Athéna Nikè et les Propylées). Il fut le centre de la ville d’Athènes depuis l’époque archaïqueet surtout pendant l’époque classique et ses principaux monuments offrent une vue spectaculaire sur la ville dans son ensemble.
Les collections du musée
Le Musée de l’Acropole, (dans le cadre du réseau virtuel de Google Arts & Culture), offre au public la possibilité de voir des images haute définition de bon nombre de ses trésors et de faire une visite à 360 degrés dans ses salles d’exposition.
Ses collections, allant de la Préhistoire à l’antiquité tardive sont organisées en cinq thèmes : les pentes de l’Acropole, l’Acropole archaïque (du 8e siècle av. J.C. à -600 ans av. J.C.), le Parthénon (le temple situé à l’Acropole et dédié à la déesse Athèna, construit de 447 à 432 av. J.-C., les autres monuments de l’Acropole classique (5e-4e siècle av. J.C.) et les autres collections.
Sur son site Internet et dans la section appropriée, le Musée de l’Acropole met à la disposition du public une série d’outils numériques destinés aux enfants et aux adultes de tous âges. Ces applications numériques, allant des visites virtuelles aux jeux en ligne interactifs, permettent à leurs utilisateurs d’admirer de près les trésors conservés dans les collections du musée, d’approfondir leurs connaissances sur la civilisation athénienne de l’époque archaïque et classique, mais aussi d’informer et de rapprocher les petits d’une manière amusante dans le monde fascinant de l’antiquité.
Pour ce qui est particulièrement de la Frise de Parthenon on peut se plonger dans ce chef-d’œuvre unique sculpté par Phidias et s’approfondir dans son histoire et des diverses interprétations sur ses représentations. Destinée aux spécialistes de l’archéologie, au grand public, mais aussi aux enfants (avec un jeu éducatif spécialement développé pour eux), l’application a été développée sous les auspices du ministère de la culture offrant des photographies de tous les blocs de la frise qui ont ensuite été accompagnées de légendes en grec et en anglais. Des informations impressionnantes sur le monument du Parthénon, son histoire et son architecture sont également offertes en images 3D et sur vidéo.
Histoire: de l’ancien au nouveau musée
Les monuments de l’Acropole ont résisté aux ravages des siècles passés, à la fois de l’Antiquité et de ceux du Moyen Âge. Jusqu’au XVIIe siècle, les voyageurs étrangers visitant les monuments dépeignaient les bâtiments classiques comme étant intacts. Cela est resté le cas jusqu’au milieu du même siècle, lorsque les Propylées furent sérieusement endommagés par une explosion alors que le monument était utilisé comme dépôt de poudre à canon.
Trente ans plus tard, les forces ottomanes ont démantelé le temple voisin d’Athéna Nike pour utiliser ses matériaux afin de renforcer la fortification de l’Acropole. Cependant, l’année la plus meurtrière pour l’Acropole fut 1687, lorsque de nombreux éléments architecturaux du bâtiment ont été projetés en l’air par une bombe des forces vénitiennes et sont tombés en tas autour de la colline de l’Acropole. Par la suite, au XIXe siècle, Lord Elgin a retiré les sculptures architecturales intactes de la frise, des métopes et des frontons de l’édifice.
Vue prise au sud du Parthenon au milieu des colonnes renversees par les Venitiens des metopes sciees par lord Elgin. Laborde Leon Emmanuel S, 1854. Source: Wikimedia Commons.
En 1833, la garnison turque se retire de l’Acropole et immédiatement sont entamées les discussions sur la construction d’un musée de l’Acropole au sein du nouvel État grec. En 1863, la décision est prise pour la construction du Musée sur un site au sud-est du Parthénon, sur la colline de l’Acropole.
L’ancien musée de l’Acropole a été fondé en 1874. Au fil du temps, des nouvelles fouilles ont mis en lumière de nombreuses trouvailles, qui ont dû être gardées dans des dépôts ou dans d’autres musées d’Athènes, à cause de l’espace limité de l’ancien bâtiment. Cependant, la construction d’un nouveau musée plus spacieux a été jugée nécessaire, non seulement pour donner de la place au grand nombre des anciens trésors trouvés, mais aussi pour les mettre à l’abri de la pollution atmosphérique.
Dès les années 1970, le musée sur l’Acropole montra ses limites et le premier Ministre de l’époque, Konstantínos Karamanlís décida la construction d’un nouveau bâtiment dans le quartier de Makriyianni, au sud de l’Acropole. Un premier concours d’architecture fut lancé entre 1976 et 1979, sans succès. En 1989, Mélina Mercouri (ministre de la culture à l’époque) relança le projet, dans le cadre de sa campagne pour le retour des marbres du Parthénon en Grèce.
La construction du nouveau musée a été confiée à l’architecte franco-suisse Bernard Tschumi et son collègue grec, Michalis Fotiades.
Inauguré le 21 juillet 2009, le nouveau musée de l’Acropole dispose d’une superficie totale de 25 000 mètres carrés, avec un espace d’exposition de plus de 14 000 mètres carrés, dix fois plus grand que celui de l’ancien musée sur la colline de l’Acropole.
Magdalini Varoucha | GreceHebdo.gr
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M.V.