Vassilis Tsitsanis  est sans aucun doute  le compositeur qui a marqué le plus l’histoire du rébético et de la musique populaire grecque. Α propos du centenaire de sa naissance, (il est né le 18 janvier 1915 à Trikala) deux concerts  ont été prévus  hier et avant-hier sous la direction du compositeur Stavros Xarchakos au Palais (Megaron) de Musique.

Τsitsanis s’intéresse à la musique dès son plus jeune âge et apprend à jouer de la mandoline, du violon et du bouzouki dont il devient un véritable virtuose. Ιl fait ses premiers enregistrements en 1937 au moment où le rébético, lié au monde des marginaux, a déjà fait ses premiers pas dans les quartiers pauvres des centres urbains. Marcos Vamvakaris est la figure la plus importante de cette période initiale où le rébético est mal reçu par les autorités grecques. Εn 1946, au bout d’ un séjour de 10 ans à Thessalonique, Tsitsanis retourne à Athènes et enregistre jusqu’en 1955 ses morceaux les plus connus, chantés entre autres par  Marica Ninou, Sotiria Bellou et Prodromos Tsaousakis.

C’est grâce à Tsitsanis que le rébético cesse d’être une affaire des marginaux  afin de pénétrer vers les couches sociales les plus élargies. Pourtant il est à noter que ce sont des «érudits» tels que Manos Hatzidakis, ΄Mikis Théodorakis, Elia Petropoulos, qui donnent un élan vital à la réception favorable de la musique de Tsitsanis et de l’ensemble du rébético par la société grecque. Le tournant s’effectue en 1951 par un article de la musicienne et journaliste Sophie Spanoudi qui parle dans le quotidien Ta Nea à propos de Tsitsanis d’ «un génie musical incontournable». Ce génie sait mélanger la joie et la tristesse lorsqu’ il chante l’amour, la nostalgie, la douleur de la séparation  bien que comme Tsitsanis lui-même l’avoue, c’est la tristesse qui prédomine au sein de son univers musical.

Tsitsanis meurt à Londres le 18 janvier 1984, le jour anniversaire de sa naissance soixante neuf ans plus tôt. Il a droit à des funérailles nationales et ses morceaux marquent à jamais le paysage musical grec.

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