Si l’art urbain envahit de plus en plus les murs d’Athènes, les musées de la ville continuent quant à eux de promouvoir le patrimoine pictural classique de la Grèce. C’est ainsi que j’ai pu découvrir le célèbre peintre grec, Nicolaos Gysis à la Fondation Theocharakis.
Dés les premiers regards posés sur ces tableaux je suis séduite par ces couleurs vives et contrastées donnant aux expressions des personnages une force saisissante. Les peintures sont si détaillées, si réalistes qu’on croirait observer une scène de l’histoire à travers une fenêtre temporelle. Cette sensation de réel me donne envie d’en savoir plus, mais hélas les titres sont uniquement en grec. Pour apprécier une œuvre j’ai toujours pensé qu’aucune explication théorique n’était nécessaire. Or, ici, face à ce problème linguistique je ressens la frustration de ne pas avoir toutes les données pour comprendre l’intention de l’artiste.
Le tableau ´´Τα αρραβωνιάσματα ´´ m’intrigue d’avantage que les autres car les personnages centraux sont des jeunes enfants. Je m’adresse alors aux visiteurs autour de moi pour avoir une traduction, ce qui semble délicat car aucun ne parvient à trouver le terme anglais. Venue de nulle part, une dame âgée s’approche et me traduit gentiment le titre en français : ´´les fiançailles´´.
L’agréable surprise ne s’arrête pas là, un autre visiteur prend le relais en m’expliquant que durant l’occupation turque certaines familles grecques fiançaient leurs enfants dés le plus jeune âge. Ainsi ils s’assuraient que leurs filles ne se marieraient pas avec des turcs. A travers ces œuvres je découvre alors certaines formes de résistance grecques face à l’envahisseur ottoman. Comme par exemple avec le tableau ´´Το Κρυφό Σχολειό ´´ (l’Ecole secrète) illustrant les leçons clandestines que certains prêtres donnaient aux enfants grecs pour transmettre et préserver l’enseignement orthodoxe.
Quelle bonheur de voir ces visiteurs prendre plaisir et s’entraider pour combler l’absence d’explication en anglais. Ainsi cette lacune pratique du musée Theocharakis a suscité une prise de contact inattendue et a finalement été bénéfique pour ma connaissance de l’histoire grecque.
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