Lors d’un échange culturel avec une fillette grecque de neuf ans, à qui je tentais de faire apprécier les pin-ups à la française, telles que Brigitte Bardot ou France Gall, je découvre celle que certains journalistes de cinéma ont appelé ‘’Cendrillon de la Grèce moderne ‘’. Visage de poupée aux cheveux d’or, Alíki Vouyoukláki était une actrice de théâtre et cinéma ainsi que chanteuse grecque très connue dans les années 60.
Je découvre Aliki dans une chanson ‘’ Καροτσέρη ‘’, composée par Manos Hatzidakis, extraite d’une comédie très populaire ”το ξυλο βγηκε απο τον παραδεισο ” (La gifle est sortie du paradis) dans laquelle elle chante sur un air de bouzouki. Je suis immédiatement charmée tant par l’élégante candeur que dégage Aliki que par la mélodie envoûtante de Hatzidakis.
Issue d’une classe moyenne, avec un père assassiné durant la Guerre Civile, Aliki doit son succès à force de travail et détermination c’est pourquoi certains la surnomment Cendrillon. A l’issue de ses études au centre d’art dramatique du théâtre national d’Athènes Aliki débute sa carrière sur les planches en jouant dans Le Malade Imaginaire qui fut une réussite. Elle monte alors sa propre troupe de théâtre qui sera un véritable succès partout en Grèce. Paradoxalement elle enchaine les rôles assez légers dans des films à gros budget. Ainsi elle deviendra la star incontestée du cinéma commercial grec des années 1960, actrice vedette du studio Finos Film.
Je garde en tête l’air de Καροτσέρη de Manos Hatzidakis et je repense alors à cette agréable découverte à travers les yeux admiratifs d’une enfant qui préfère cette actrice grecque des années 60 sur un air de bouzouki plutôt que les vidéoclips de son époque.
Joséphine Faisant, étudiante en journalisme à Paris, effectue un stage au sein de la rédaction de GrèceHebdo.
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