15 jours avant le déroulement des élections anticipées, prévues pour le 6 mai, l’annonce des résultats des sondages, selon la législation en vigueur, n’est plus permise. Toutefois, l’étude de ces sondages fait apparaître un dénominateur commun : l’éclatement du paysage politique, tel que l’on a connu depuis la fin de la dictature des colonels jusqu’ à aujourd’hui.
La crise de la dette qui sévit depuis deux ans est à l’origine de cette mutation considérable. Celle-ci restructure l’échiquier politique au delà du clivage traditionnel “droite-gauche” vers une nouvelle division entre ceux qui sont favorables au plan de rigueur de l’UE-FMI et ceux qui s’y opposent, se situant tant à la gauche qu’à la droite de l’échiquier. En résulte, entre autres, l’affaiblissement important du bipartisme dominant, présent pendant des décennies à travers l’alternance entre la Nouvelle Démocratie (ND) et le PASOK.
De plus, la multiplication des partis présents aux élections et la dispersion des forces vers trois partis de la gauche non-gouvernementale (Parti Communiste, Coalition Radicale, Gauche Démocratique) qui savent capitaliser un score non négligeable, sans pour autant se mettre d’accord sur la formation d’un gouvernement viable après les élections.
A noter aussi, une dispersion vers une nouvelle formation politique “anti-austère”, les “Grecs indépendants” qui affaiblit le premier en sondages parti de la ND, mais aussi une remontée extraordinaire dans les sondages (jusqu’ à 6%) de “Chrisi Avgi”, un groupuscule d’extrême droite ouvertement nationaliste et xénophobe qui ne cache pas son flirt avec l’idéologie nazie. Tout cela nourrit les scenarios pour l’instabilité politique après le 6 mai et l’inquiétude des dirigeants internationaux en pleine crise européenne.
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