«Apatride» jusqu’ à l’âge de 24 ans, bien que né en Grèce et même troisième génération immigrée, de mère kenyane né en Grèce et de père nigérian Samuel Akinola est un Grec sans la citoyenneté de son pays. Après l’école il a fait des études de théâtre est maintenant il travaille comme comédien. Samuel, aussi un activiste pour les droits des immigrés en Grèce, espère que la nouvelle loi changera la vie des enfants come lui.
GrèceHebdo* à rencontrè Samuel à Metaxourgheio, au centre d’Athènes, avant le vote de la nouvelle loi (juin 2015) qui octroie la citoyenneté aux enfants d’immigrés.
On publie aujourd’hui (26 juin 2015) son histoire dans l’espoir qu’au futur les enfants comme lui auront accès aux droits dus.
Samouel Akinola (centre) dans le court-métrage “Stolen Futures” (2015).
«Le film Stolen Futures (2015, réalisateur Vahe Abrahamyan) parle principalement de ma vie, de la vie d’un immigré de la deuxième (ou même troisième!) Génération en Grèce. Sans-papiers, on se trouve dans l’angoisse constante on vit dans la peur, on évite même de sortir de la maison. C’est ainsi que les ‘ghettos’ sont nés quand la seule chose qu’on souhaite et de se sentir intégrés, être acceptés et faire partie intégrante de la société.»
Samouel dit que depuis très jeune il a réalisait qu’il était différent des autres enfants à l’école parce qu’il ne pouvait pas s’inscrire à une série d’activités (le club de football par exemple) puisqu’il n’avait pas de papiers. Toute sa vie, jusqu’à l’âge de 24 ans quand il a pris na citoyenneté nigérienne de son père, il avait seulement un seul papier prouvant son existence: le certificat de naissance (pas suffisant pour avoir une carte d’identité). C’était la raison pour laquelle il ne pouvait pas s’inscrire à l’université non plus.
Anastasia Rafaella Konidi et Samuel Akinola dans le film “
Holy Bloom” de Maria Lafi (2018).
«Ça fait quatre ans que j’ai pris la citoyenneté d’un pays que je n’ai jamais visité et avec lequel je n’ai aucun lien pour enfin devenir ‘légal’, pour pouvoir devenir un citoyen (même sans le droit de voter), pour enfin pouvoir voyager. Les problèmes et les injustices que j’ai subies m’ont conduit dans l’effort de comprendre pourquoi je me trouvais dans une telle situation: la compréhension c’était ma façon d’agir et j’admire la civilisation grecque pour son histoire de pensée critique. Je suis heureux d’avoir grec comme langue maternelle.»
Sur le sujet de couleur Samuel ajout : «Je suis un Grec noir et ça provoque un choc de plus. Pourtant, j’ai décidé très tôt de transformer ma colère en action. Je tente d’utiliser mon esprit pour interpréter en gardent les liens de dialogue avec une société qui a peur de différent : le racisme n’est pas seulement un problème grec, il s’agit d’un problème européen, même si avec la crise et le parti d’Aube Dorée le phénomène a pris de dimensions très dangereuses ici. Il est toujours important de se battre pour nos droits et en même temps d’essayer de se comprendre, de se connaitre, ceci est ma réponse aux commentaires à caractère raciste. Et ceci est mon conseil à tous les gens qui se sentent victimes et qui ont peur: de se tenir debout et de parler. »
* Interview accordée à Magdalini Varoucha
[Première publication: juin 2015. Rajouts et nouvellles informations: février 2019]
M.V.