Tu as veillé à ce que tout le monde apprenne
même hors de Béthanie ma résurrection.
Victime de ce miracle, je vais déambuler
des années, va-nu-pieds que tous regardent soupçonneux
sans savoir s’il faut le croire ou s’il est fou.
Moi-même je ne sais plus ce que je suis
sans parents ni amis car tous ont pris peur
ou m’ont jalousé au nom des leurs — qui sait ?
Tandis que Toi, Toi idéal en Ta résurrection
définitive, chantée en gloire sur toute la terre,
Tu n’as jamais pensé au sort
de ton ressuscité sous conditions et provisoire.
Oui, je n’aurais pas dû obéir à ?on «Lève-toi et marche !»
mais suivre la paisible voie vers la pourriture
humblement, comme les simples mortels.
En quel Jugement Dernier puis-je croire à présent
en quelle résurrection des morts
entre l’exception de la vie
et la règle du trépas ?
Et enfin
où trouverai-je avant de mourir la force de me convaincre
que vraiment pour toujours
je vais mourir ?
Traduction: Michel Volkovitch
Peinture: Konstantinos Parthenis
Le poème original en grec sur notre page facebook