Parfois les mots viennent tout seuls presque, comme les feuilles
aux arbres –
bien sûr, les racines, invisibles, la terre, le soleil, l’eau ont aidé
à cela,
et aussi les feuilles pourries du passé. Les idées, plus tard,
viennent facilement par-dessus, comme sur les feuilles les araignées,
la poussière
et les gouttes de rosée scintillant d’une lumière équivoque.
 
Sous les feuilles une petite fille éventre sa poupée nue ;
une goutte des rosée tombe sur ses cheveux ; elle lève la tête, elle
ne voit rien ;
et seulement cette transparence froide de la goutte, diluée dans
son corps entier.
 
Traduction: Chrysa Prokopaki et Antoine Vitez, Les Editeurs Français Réunis, 1974.
Peinture: Nikos Kessanlis, “Ombres”.
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