J’entends ce qui se bâtit dans ma poitrine. Terreur.
Quel bonheur si je pouvais
d’une injection
faire circuler dans mon sang
le millénaire qui vient!
Ce monde est comme une échelle.
Quand tu montes
sur un échelon
il casse
et tombe.
Au dernier échelon, plus d’échelle.
Nous naissons et devons porter
la lourde caisse
des images intégrales des choses.
Le printemps est une solution — mais oui!
Sans connaissance du feu la brûlure est plus belle.
Le vacarme s’écroule et le tonnerre s’éloigne
lentement, tigre fatigué.
Les nerfs amoureux triomphent.
L’arbre devient parfaitement clair.
Dans des caves basses — nos hautes tailles
sont les jarres du futur.
Sans cesse nous dépassons dans le temps.
Os en ruine qui résistez à la mort!
Nikos Karouzos, Collection Penthimata (1969)
Traduction: Michel Volkovitch, source
Traduction: Michel Volkovitch, source
Peinture: Dimosthenis Kokkinidis, Synthèse, 1978. Source: nikias.gr
Le poème original en grec sur notre page facebook