C’était cela notre amour ;
Il partait, revenait, nous rapportait
Une paupière baissée, infiniment lointaine,
Un sourire figé, perdu
Dans l’herbe du matin ;
Un coquillage étrange que notre âme
Essayait de déchiffrer à tout moment.
C’était cela notre amour, il progressait lentement
A tâtons parmi les choses qui nous entourent,
Afin d’explique pourquoi nous refusions la mort
Si passionnément.
Nous avions beau nous accrocher à d’autres tailles,
Enlacer d’autres nuques, éperdument
Mêler notre haleine,
A l’haleine de l’autre,
Nous avions beau fermer les yeux, c’était cela notre amour…
Rien que le profond désir
De faire halte dans notre fuite.
«Georges Séféris, Poèmes 1933-1935,suivis deTrois poèmes secrets.» Poésie Gallimard
Peinture: Lydia Voulgrari “Réspiration”
Le poème original en grec sur notre page facebook