Ah oui, on le connaissait – on le connaissait bien
le poète que la ville honore aujourd’hui
 
il était, assurément, un des leurs,
connu parmi les connus et les inconnus;
 
courbé et plutôt laid avec un nez
crochu et un peu l’air de s’ennuyer,
 
ils le voyaient souvent lors des promenades
leur retourner leur sourire
 
soulevant son chapeau, saluant
la société qu’il fréquentait niaisement,
 
un des leurs, oui, mais incontestablement
un peu rude et distant comme un étranger,
 
non qu’il fût hautain mais
dans ses beaux grands yeux noirs ou marron
 
tremblotait une ironie,
comme s’il regardait le monde sous un certain angle,
 
et savait déjà quelle canaille étaient ceux
qui le couronneraient comme leur poète.
 
 
Traduction: © Kostas Nassikas et Démosthène Agrafiotis “Anthologie de la poésie grecque 1975-2005” Ed. L’Harmattan, 2012.
Peinture:  Nikos Engonopoulos ‘’Le poète à Ferrara’’
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