Mon corps, rappelle-toi non seulement combien tu fus aimé,
non seulement les lits où tu t’es allongé,
mais aussi ces désirs qui pour toi
brillaient ouvertement dans les yeux,
qui tremblaient dans la voix ― et qu’ un obstacle
non seulement les lits où tu t’es allongé,
mais aussi ces désirs qui pour toi
brillaient ouvertement dans les yeux,
qui tremblaient dans la voix ― et qu’ un obstacle
quelconque a empêché de se réaliser.
Maintenant que tout cela appartient au passé,
c’est presque comme si à ces désirs aussi
tu t’étais livré – comme ils brillaient,
rappelle-toi, dans les yeux qui te regardaient;
comme ils tremblaient dans la voix, pour toi ; rappelle-toi, mon corps.
c’est presque comme si à ces désirs aussi
tu t’étais livré – comme ils brillaient,
rappelle-toi, dans les yeux qui te regardaient;
comme ils tremblaient dans la voix, pour toi ; rappelle-toi, mon corps.
Traduction: Dominique Grandmont
«Constantin Cavafis, En attendant les barbares et autres poèmes» Poésie/Gallimard, 1999
Peinture: Alekos Fassianos ” Le jeune homme en or” source nikias.gr
Le poème original en grec sur notre page facebook