Je quitte de nouveau le silence de mon âme
J’entre et sors de la bruyante imprimerie
Du rien. (Des cylindres de pierre broient des syllabes
pour ne pas manquer le poème quitidien). Pain noir
Fait de farine noire – quelqu’un s’est-il demandé
Pourquoi les mots sortent de la presse
Noirs.
Quelle inclination congénitale a décidé
que toute pensée est un deuil, quel instinct
Donne des gifles aux biens portants
Enfants de la sémiologie
Qui ont laissé
Scandaleusement leur échapper l’évident;
(Faisant semblant d’être ému
J’ai fini par être sensible.
Et maintenant avec quelles mains pétrir le pain
Avec quel courage finir le poème).
Traduction: Kostas Nassikas et Démosthène Agrafiotis ‘’Anthologie de la poésie grecque 1975-2005’’ Ed. L’Harmattan
Peinture: Periklis Pantazis
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