Kostas Axelos, né à Athènes en 1924, dans une famille de la bourgeoisie athénienne reçoit une éducation en grec, allemand et français, au lycée d’Athènes, à l’École allemande, et à l’Institut français, avant d’entreprendre des études de droit et d’économie.

 
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Axelos participe à la résistance grecque, comme organisateur et journaliste au sein du Parti Communiste (KKE). Arrêté dans la période qui précède la guerre civile grecque, il s’évade d’un camp en décembre 1944. Grâce aux efforts du directeur de l’Institut français d’Athènes, le philhellène Octave Merlier, il embarque sur le fameux bateau Mataroa, avec d’autres jeunes Grecs artistes et intellectuels et rejoint Paris, en décembre 1945. Fin 1945, il est condamné à mort par contumace, par une cour martiale grecque.
 
En France diverses rencontres marquent ses premières années : André Breton, Pablo Picasso mais aussi Jean Beaufret, François Châtelet, Henri Lefevre et Martin Heidegger dont la pensée lui a été d’une grande influence.
 
De 1950 à 1957 il est chercheur au CNRS, avant de travailler à l’École Pratique des Hautes Études. Il rejoint en 1957 l’équipe de la revue Arguments, fondée l’année précédente par Edgar Morin, Roland Barthes, Jean Duvignaud et Colette Audry, qui veut propulser une critique radicale du stalinisme. Axelos devient le rédacteur en chef de la revue en 1960 et le restera jusqu’au dernier numéro, paru en 1962.
 
Il soutient, en 1959, ses thèses doctorales sur la philosophie poétique de Héraclite et sur Marx penseur de la technique. Ces deux livres inaugurent sa première trilogie, connue plus tard sous le titre Le Dé ploiement de l’errance. 
 
axelos2De 1962 à 1973 il enseigne la philosophie à la Sorbonne, avant de revenir au CNRS. A travers son œuvre, il développe et reprend les grands concepts qui organisent sa pensée : le temps, le monde, le jeu. Le Déploiement du jeu, sa seconde trilogie, comprend Contribution à la logique (1977), Le Jeu du monde (1969) et Pour une éthique problématique (1972). La troisième (Le Déploiement d’une enquête) comprend Arguments d’une recherche (1969), Horizons du Monde (1974) et Problèmes de l’enjeu (1979).
 
Alors même qu’il élabore une œuvre considérable, dès les années 1970 sa présence publique est plus discrète. Il s’en expliquera dans une interview donnée en 2005 : « Je ne me considère pas comme un intellectuel, c’est-à-dire comme quelqu’un qui donne son avis sur toutes les choses à longueur de jour et de nuit. J’ai des préférences personnelles en ceci, en cela, mais ce que je pense et ce que j’essaie de faire, tout en m’adressant, pour reprendre un mot de Nietzsche, «à tous et à personne», ne peut que rester souterrain et exercer, si ça doit jamais l’exercer, un pouvoir invisible plutôt que visible».
 
Il meurt à Paris le 4 février 2010 à 85 ans.
 
Il a publié une vingtaine de livres, la plupart en français mais aussi en grec et en allemand. Ses œuvres ont été traduites en 16 langues.

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