Alexis Akrithakis est né à Athènes en 1939. Dès ses années scolaires, son intérêt pour la peinture s’ avère bien sans pour autant suivre un cursus officiel. Il vit à Paris pour une période de deux ans (1958-1960) où il rencontre le peintre et sculpteur Alberto Giacometti. Plus tard, en 1968, il se rend à Berlin où il fait la connaissance du peintre et sculpteur Constantin Xenakis et il demeure berlinois jusqu’en 1984. Il s’agit d’une époque riche en rencontres provenant des milliers théâtral et de danse. En dehors de la peinture, il s’est également occupé avec l’illustration des livres, la scénographie pour le théâtre et les constructions en bois.
L’Institut Français d’Athènes accueille la première exposition personnelle d’Akrithakis en 1965, reçue avec des réserves de la part des critiques. Akrithakis est ‘’un peintre véritable et lyrique, une grande surprise’’ avait dit le poète, Nanos Valaoritis, à l’occasion de cette première exposition à Athènes. Au total, il a effectué presque 40 expositions personnelles et plus de 20 collectives.
Esprit tourmenté et rebelle, Akrithakis a rejeté toute forme de compromis et a fait ressurgir l’art de la vie elle-même. Akrithakis croyait que la peinture n’est pas connaissance mais observation de la vie.
La première phase de son œuvre comprend des compositions linéaires, en noir et blanc, ce qu’on appelait les ‘’tsiki tsiki’’, créées à partir d’un point au hasard sur le papier. Plus tard, il a commencé à utiliser des symboles expressifs spécifiques, tels que le soleil, le feu, l’œil, l’oiseau, le cœur, le navire, l’avion. Mais c’est aussi la valise, symbole de l’évasion éternelle chez l’œuvre d’Akrithakis. Celle-ci est, de plus, utilisée pour montrer non seulement la volonté d’échapper mais aussi le désir de se consacrer à la recherche permanente.
L’œuvre d’Akrithakis est caractérisée d’un ‘’récit’’ magique et d’une ‘’écriture enfantine’’. Ses créations ont un sens symbolique fort et reflètent l’idée de l’union de l’art avec la vie et une mythologie visuelle, dans laquelle le voyage et l’aventure occupent une place primordiale. Pour Akrithakis, le voyage à un double rôle. C’est le voyage de l’esprit dans un premier temps, mais aussi, une impasse psychologique, une fuite de la réalité et un passage vers les pays du rêve.
L’envie d’évasion de l’artiste est bien évidente chez Akrithakis et l’utilisation de couleurs intenses captive l’œil du spectateur. Ce sont ces couleurs claires et intenses qui déifient l’idée de la vie mais cachent, en même temps, la mélancolie profonde et inéluctable de l’artiste. Ses créations sont structurées, vives et pléthoriques, spontanées et inattendues. Ses images voyagent et parlent de la vie et de l’amour. Elles incluent toute la sensitivité poétique de l’artiste.
Akrithakis meurt à Athènes, en 1994 suite à un arrêt cardiaque.