Alexandra Kouroutaki, historienne de l’art, nous parle du développement de l’art, en particulier de la peinture, dans le nouvel État grec, de ses influences, de son évolution et de la naissance de la notion de “grecité”, en se concentrant sur les façons dont des scènes ont été dépeintes par les peintres grecs des 19e et 20e siècles.
Alexandra Kouroutaki travaille en tant que personnel eneignant de laboratoire (membre EDIP) à l’école d’architecture de l’Université technique de Crète. Elle est titulaire d’un doctorat en histoire de l’art de l’Université de Bordeaux Montaigne et d’un diplôme de troisième cycle en littérature française de l’École des Humanités, Faculté des lettresde l’Université ouverte de Grèce. Elle est également diplômée du Département de langue et littérature françaises de l’Université nationale et capodistrienne d’Athènes.
Nous publions ici la version française de l’interview de Alexandra Kouroutaki publiée à Greek News Agenda *.
Sous le joug ottoman, à l’exception de quelques îles, la Grèce s’est éloignée de la culture de la Renaissance. Quand la peinture occidentale est-elle passée dans l’espace grec?
En effet, les régions de Grèce qui vivaient sous le joug ottoman se sont éloignées des influences culturelles de la Renaissance. Εn Grèce, sous l’occupation ottomane, on note l’existence de la peinture religieuse, qui perpétuait la tradition byzantine, et de l`art folklorique – populaire. L’évolution de la peinture grecque vers un art européen commence après la libération et la proclamation de l’État grec libre, lorsque le roi
Othon et les Bavarois sont venus en Grèce, en 1832-1833. C’est en effet, à cette époque-là que l’histoire de la peinture grecque moderne commence.
Il convient toutefois de souligner que, bien avant de s’unifier à la Grèce continentale, les îles Ioniennes et la Crète avaient déjà développé une tradition picturale remarquable, influencée par l’art italien. Il est bien connu le cas de
l’Ecole Crétoise, – une école d’iconographie post byzantine – qui, depuis déjà le XVIe siècle, mélangeait les motifs de l’art byzantin avec ceux de l’art italien. Il est bien connu aussi le cas de la peinture italianisante des îles Ioniennes, au XVIIIe siècle. A ce sujet, il me vient à l’esprit l’œuvre “La Nativité” de
Théodore Poulakis, un peintre progressiste d’icône, du XVIIe siècle, d’origine crétoise qui avait vécu à Venise et à Corfu.
Théodore Poulakis, “La Nativité”, tempera à l’œuf sur bois, 1675, musée Correr, Venise.
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Les influences occidentales dans cette peinture de Poulakis sont effectivement évidentes: tout d’abord, la scène sacrée de la Nativité se déroule à l’intérieur d’un immeuble, ce qui constitue un élément occidental introduit à l’iconographie post byzantine. Au centre de la composition, la Vierge Marie, entourée d’anges, embrasse tendrement l’Enfant Jésus. Toute la composition inonde de lumière, de couleur et de mouvement. De plus, des éléments tels que les gestes vivants et les postures des personnages, l’accent mis sur l’expression du visage et les traits physionomiques, le réalisme même, porté dans les détails, et bien évidemment la représentation de l’espace avec la perspective, à l’aide des éléments architecturaux de la composition, démontrent que Théodore Poulakis avait reçu bien des influences par le Naturalisme des peintres flamands, le Maniérisme et le Baroque.
Dans quelle mesure la fondation de l’Ecole des Beaux-arts, en 1837, a-t-elle contribué au développement de la peinture grecque ?
Peu après la fondation de l’État grec indépendant et le transfert de la capitale de Grèce, de Nauplie à Athènes, l’École d’Arts (l’actuelle
Ecole supérieure des beaux-arts) a été créée en 1837, comme département de l’École Polytechnique d’ingénieurs. Elle a contribué au développement de la peinture grecque et à l’essor général de la culture en Grèce. La peinture officielle de l’État a été réalisée par des artistes étrangers, plutôt allemands, invités en Grèce par le roi Othon pour commémorer la
Lutte de l’Indépendance, l’arrivée du nouveau Roi ou bien encore, pour présenter les portraits de combattants de 1821. Il importe également de noter le cas de grands artistes grecs qui étaient professeurs à l’École d’Arts. A titre d’exemple,
Nikiforos Lytras, qui y enseignait l’art de peinture, pendant 38 ans, a fortement influencé ses étudiants, en les motivant à s’ouvrir aux nouvelles tendances artistiques européennes.
Noël est un thème aimé de la peinture grecque moderne et de l’art grec moderne en général. Selon vous, qui sont les “pères” de la peinture grecque moderne et comment représentent-ils Noël dans leurs œuvres ?
Il me vient à l’esprit deux œuvres picturales qui se dirigent vers l’éthographie, en lien direct avec les coutumes de Noël: “Les Chants de Noël” de Nikiforos Lytras, considéré comme le “père” de la peinture grecque moderne et “Le Sapin de Noël” de Spyridon Vikatos. Les deux artistes grecs sont considérés comme les représentants de l’École de Munich en Grèce, vu qu’iΙs ont adopté les principes duRéalisme Académique. C’est-à-dire que leur peinture représente des scènes réelles ou imaginaires, avec une grande précision du dessin, une excellente manœuvre de la couleur et une forte intention narrative.
“Les Chants de Noël” constituent une représentation réaliste et extrêmement sensible de la vie rurale en Grèce. Dans ce cas, l’art grec présente les coutumes de Noël. Tous les détails de la composition témoignent de l’amour de l’artiste pour les jeunes, la vie rurale et l’ambiance festive de Noël. Οn dirait même que l’œuvre rayonne d’euphorie, de vitalité et de sincérité.
Lytras Nikiforos, “Les Chants de Noel”, 1872, huile sur toile, collection privée.
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C’est, en effet, en utilisant des moyens simples que Nikiforos Lytras parvient à créer une ambiance lyrique: il commence à faire sombre, la lune se lève lentement vers un ciel gris mais encore lumineux. Dans la cour d’une ferme, un groupe de garçons, de nationalités différentes, chantent en chorale, les chants de Noël, en jouant de la flûte et du tambour. La ménagère, avec son bébé dans les bras, surveille la scène, tout en tenant des grenades pour traiter les enfants. L’artiste ne se contente pas de décrire une scène, il parvient à exprimer les émotions et états des personnages. En outre, de nombreux éléments de l’iconographie fonctionnent de manière symbolique de sorte que la composition de Lytras dépasse le champ d’une simple narration picturale. A titre d’exemple, le verre d’eau à demi rempli ou bien l’arbre sec renvoient aux conditions de vie très difficiles en Grèce.
Par rapport au style, il importe de considérer la précision du dessin de Lytras qui décrit en détail les formes, les vêtements traditionnels des enfants, ou bien la cour de la maison. Le pinceau de l’artiste construit la forme grâce à l’usage adéquat de la couleur et de la lumière.
De même, le tableau “Le Sapin de Noël” de Spyridon Vikatos, qui était élève de N. Lytras,présente un intérêt incontestable d’éthographie. L’intention narrative de la composition est évidente. Contrairement à l’œuvre précédente, la peinture de Vikatos présente une scène de la vie des Bourgeois en Grèce, à l’époque d’Othon et d’Ernst Ziller. L’État grec qui venait de se constituer, était alors en quête de son identité et de ses affinités idéologiques avec l’Europe. La composition met en scène une famille qui se tient à côté du sapin de Noël, dans un salon bourgeois. A noter ici que la coutume de la décoration du sapin de Noël a été introduite en Grèce par son nouveau Roi, Othon.
Vikatos Spyridon “Sapin de Noël” (huile sur toile), 1932, Gallérie Nationale d’art.
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Dans cette œuvre, on considère la précision et la maitrise du dessin de Vikatos, considéré comme un représentant de l’École de Munich en Grèce. Cependant, l’artiste arrive à s’éloigner du caractère statique de l’académisme allemand et de sa palette sombre. La toile de Vikatos se caractérise par la richesse et la sensualité des colorations utilisées. Considérons aussi l’usage de la lumière, les contrastes ombre-lumière, l’unité de l’ensemble et les gestes vivants des personnages, surtout des enfants représentés dans ce tableau. Dans tous ces détails, la composition de Vikatos rappelle l’École flamande du 17ème siècle.
Quelle École a le plus influencé les artistes du nouvel État grec ?
Comme on l’a déjà souligné, pour une grande partie du 19ème siècle, l’École de Munich prédominait sur l’art grec. Nikiforos Lytras,
Konstantinos Volanakis,
Nikolaos Gyzis,
Georgios Iakovidis et Spyridon Vikatos sont considérés comme les principaux représentants de l’École de Munich en Grèce. Il convient toutefois de noter que les artistes grecs ont dépassé le conservatisme académique allemand, en mettant l’accent sur l’expression sincère des personnages et en représentant le mouvement.
Voudriez-vous nous parler de Nicolaοs Gyzis et comment il représente la Nativité dans ses œuvres ?
La peinture symbolique de Nikolaos Gyzis revêt d’une importance particulière pour l’art grec moderne. Personnalité emblématique de l’hellénisme moderne, Gyzis, était incontestablement influencée par la peinture académique de l’École de Munich. Cependant, dans ses œuvres religieuses, il dépeint la Vierge Marie de manière tout à fait particulière, se rapprochant de l’esprit du
Symbolisme européen.
Considérons sa composition “La Vierge Marie et l’Enfant Jésus” où les figures sont présentées comme dans un rêve. Le peintre grec accorde une importance primordiale à la tonalité des couleurs afin de reproduire le bon éclairage de la scène. Le contraste ombre-lumière fonctionne également de manière symbolique pour renvoyer allégoriquement à la dualité de la nature humaine tandis que l’Enfant Jésus est illuminé par la grâce divine pour devenir ainsi une promesse de salut et de rédemption pour les fidèles.
“L’Adoration des anges” est également une œuvre particulièrement intéressante de Gyzis. La composition se caractérise par les nombreuses variations, même très légères, d’une même couleur et les décalages toniques. La Vierge Marie est assise sur le trône, selon le type connu de représentation “La vierge Platytera”. Derrière elle, la Croix du martyre crée un effet dramatique. L’Enfant Jésus rayonne d’une lumière transcendantale. En outre, la présence de deux anges, scintillant de lumière, qui s’inclinent en prière, des deux côtés de la Vierge, accentue le caractère mystique et métaphysique de la scène. Ces êtres célestes renvoient à la transcendance divine et au triomphe du Bien : le Mal sous la forme d’un serpent apparaît déjà vaincu, au bas de la toile. Tous ces symboles témoignent des préoccupations métaphysiques de l’artiste au sujet de la vie après la mort.
A gauche: Gyzis Nikolaos, “La Vierge Marie et l’Enfant Jésus “, peinture à l’huile, 33×21,
source. A droite: Gyzis Nikolaos, “L’Adoration des anges”, peinture à l’huile, 1898, Source: Gallérie Nationale.
En ce qui concerne la peinture religieuse, quelles tendance ont été adoptées ?
Les influences occidentales ont effectivement affecté la peinture religieuse en Grèce, depuis le milieu du 19ème siècle. L’iconographie des temples a même suivi le style néo-Renaissance et le néoclassicisme des Nazaréens, en s’éloignant ainsi de la tradition byzantine. Il convient de noter que la création d’un nouvel art ecclésiastique en Grèce était un besoin impératif de l’État grec indépendant, dans son effort de se transformer en un pays européen moderne.
Cependant, après 1950, on assiste à un retour de la peinture religieuse à la tradition byzantine, grâce aux efforts de Fotis Contoglou. Dans ses peintures murales et ses icônes, Contoglou dépeint la scène de la Nativité avec la spiritualité accordée dans l’Évangile. Selon Contoglou, l’art sacré n’est pas une simple “peinture”, mais une théologie et une transcendance. Ainsi les icônes byzantines de la Nativité, tout en mêlant des scènes évangéliques, témoignent aussi du mystère du Salut. La scène de la Nativité, bien évidemment, se situe dans un cadre historique, or la représentation est débarrassée de tout caractère temporaire. De surcroît, la perspective et les ombres sont supprimées.
Contoglou a réalisé deux fresques de la Nativité de Jésus, l’une à la chapelle familiale de G. Pesmazoglou, à Kifissia, et l’autre à l’église de Zoodochos Pigi, à Liopesi. Ces fresques semblent être influencées par les fresques des monastères ou des temples de Mystras, datant du 14ème siècle. Contoglou adopte strictement la tradition post-byzantine, sans déviations, et parvient à représenter l’incarnation du Christ comme un événement historique et comme mystère divin de Salut.
A gauche: Contoglou Fotis, “La Nativité du Christ”, peinture murale, 1946. Eglise de Zoodochos Pigi (Liopesi).
Source. A droite: Contoglou Fotis, “La Nativité du Christ”, peinture murale, chapelle de Pesmazoglou, Kifissia.
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Contoglou a initié ses nombreux élèves à l’art byzantin. En effet, deux artistes importants de la “Génération des années 1930”, Yannis Tsarouchis et Nikos Engonopoulos, ont suivi l’enseignement de leur maître. Plus concrètement, Ν. Engonopoulos dépeint la Vierge Marie dans ses icônes byzantines selon le style strict de Contoglou. Il a même utilisé la technique de l’art byzantin dans ses compositions surréalistes.
De même,
Yannis Tsarouchis ne s’éloigne pas de l’esthétique byzantine pour créer la scène de la Nativité. Dans son icône “La Nativité de Jésus”, on considère le dessin clair et strict et les couleurs de base, appelées “proplasme” sur les visages des personnages. Les éclaircissements successifs, en combinaison avec l’usage des couleurs terreuses claires, jaunâtres ou brunâtres dans l’ensemble de la composition, créent un effet lumineux. Cette lumière est de signification spirituelle et d’essence divine.
A droite: Tsarouchis Giannis, “La naissance du Christ”, détrempe dans quatre cartons, 1946,
source. A gauche:
Parthenis Konstantinos, “La Nativité du Christ”, 1905-1907, tempera sur papier, 28×32 cm. Source: collection privée.
Pouvez-vous nous parler de la “Génération artistique des années 1930” et de la manière dont ses principaux représentants représentent Noël ?
La “Génération artistique des Années 1930” fait référence aux artistes grecs qui étaient nés au début du XXème siècle et qui étaient témoins d’un événement traumatique de l’histoire de Grèce, le désastre national en Asie mineure en 1922. Les Conséquences désastreuses ont marqué d’une manière indélébile l’après-guerre de la Grèce, créant le besoin d’un retour aux sources culturelles, en vue d’une auto-confirmation nationale. Les artistes de cette génération cherchaient d’une part l’inspiration dans la tradition autochtone. Par conséquent, le concept de la Grécité est devenu leur idéologème, par excellence. D’autre part, il importe de signaler qu’au début du XXe siècle, l’art grec a reçu l’influence forte des mouvements européens du Modernisme.
La fameuse “Génération des années 30” a donc tenté de combiner les éléments de la tradition grecque aux conquêtes de l’avant-garde artistique européenne.
Konstantinos Parthenis, un peintre grec de grande renommée, a décisivement contribué au dépassement des tendances académiques conservatrices de l’Ecole de Munich en Grèce. Il a réclamé le droit des artistes à la subjectivité et à la liberté d’expression. Dans son œuvre “L’Adoration des mages”, Parthenis utilise les canons de la tradition byzantine mais avec une liberté d’expression morphoplastique.
En effet, la scène de l’adoration des mages s’éloigne de la représentation naturaliste, les formes sont rendues de manière abstraite. Le jeu des ombres est d’un intérêt particulier. La Vierge est représentée en pied, tournée de trois-quarts, à gauche de la composition, portant l’Enfant sur son bras, alors que les mages offrent leurs cadeaux. Il est à noter que Parthenis a créé ses peintures religieuses comme objet d’art plutôt qu’objet de culte et de vénération. Ces œuvres suivent généralement les principes de l’art byzantin, mais elles sont plus proches de la tradition iconographique occidentale.
Dans une autre composition allégorique et symbolique de “La Nativité du Christ”, Parthenis, combine les canons de l’esthétique byzantine à des innovations artistiques. A titre d’exemple, les formes y sont rendues de manière abstraite, témoignant ainsi de leur essence divine. Les influences occidentales se retrouvent également dans le choix de couleurs.
Il convient aussi de citer un travail représentatif de l’art idéaliste et symbolique de Parthénis est “La Vierge et l’Enfant divin – Crucifixion”. Les formes sont situées dans un espace et une lumière transcendantaux. Le temps est aboli. On dirait que les éléments du monde visible sont réduits à des projections et à des archétypes. Parthenis arrive ainsi à associer les conquêtes de l’art européen et, en particulier, du Symbolisme à l’iconographie byzantine.
Parthenis Konstantinos, “La Vierge et l’Enfant – Crucifixion”, huile sur toile, 1940-1942.
Galerie nationale d’art.
Il ne faut pas oublier de mentionner le cas de Nikos Hadjikyriakos-Ghikas, un artiste grec éminent, considéré à juste titre comme membre de la célèbre “Génération des années 1930”. Les compositions de Hadjikyriakos-Ghikas se caractérisent en général par l’usage d’une lumière vive et de couleurs intenses, à une époque où la “Génération des années 30” recherchait les caractéristiques de la “Grecité”.
Ghikas – Hadjikyriakos Nikos, “Le sapin de Noël”, 1960, peinture à l’huile sur bois. Collection privée.
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De même, dans la composition “Le sapin de Noël”, les formes sont rendues de manière plutôt abstraite mais avec une subtilité et une élégance impressionnantes. Il entreprend un jeu intéressant avec les échelles, en situant les formes à des niveaux différents. La toile se caractérise par la variété de couleurs brillantes et l’organisation rythmique de la composition. Tous ces éléments démontrent la contribution de l’artiste à l’évolution de l’art, en Grèce. D’ailleurs, Hatzikyriakos-Ghikas a déclaré qu’il était profondément influencé par l’art de Matisse, dans sa quête du champ coloré et dans l’usage de la couleur utilisée comme un moyen d’expression à part entière. Le peintre grec a même reçu l’influence du Cubisme de Braque et de Picasso. Tout compte fait, Hatzikyriakos-Ghikas arrive à intégrer dans son œuvre picturale les conquêtes du Modernisme européen.
Pour finir, considérons deux œuvres picturales très intéressantes de l’artiste grec
Panagiotis Tetsis qui sont en relation avec l’ambiance festive de Noël et les croyances populaires. Les œuvres représentent des êtres fantastiques, nommés
Kalikantzaroi, issus du
folklore grec. Selon la légende, ces êtres de petite taille, laids et malicieux, vivent sous terre et leur principale occupation est de scier l’arbre du monde. Cependant, ils sortent à la surface, du
25 décembre au
6 janvier. Dans ses deux peintures, P. Tetsis représente, avec beaucoup d’imagination, les Kalikantzaroi, pour illustrer le livre de
Thanos Murray-Velloudios, intitulé
Demons, Elfes et Kalikantzaroi.
Tetsis Panayiotis, “Kalikantzaroi”. Du livre: Demons, Elfes et Kalikantzaroi, de Thanos Murray-Velloudios.
Source
La première peinture de P. Tetsis met en scène l’apparition de ces êtres malveillants, à Plaka, à la veille de Noël. La Nativité est associée à plusieurs scènes, présentant de gens ordinaires dans leurs activités quotidiennes, alors que les Kalikantzaroi se prêtent à jouer des mauvais tours aux mortels. Il est à considérer l’intention narrative de la composition. Dans sa deuxième peinture, P. Tetsis dépeint avec beaucoup d’humour, les petits monstres, Kalikantzaroi et leur habitude préférée: Faire danser le Grec – qui porte son habit traditionnel de fustanelle, – une jupe courte et plissée, – en secouent le disque, tout en hurlant de joie.
En conclusion, on dirait que les artistes grecs ont transposé, de manière originale, l’ambiance sacrée ou festive de Noël dans leur création plastique. En effet, les peintres du nouvel État grec indépendant et les artistes de la célèbre “Génération des années 1930” ont pu assimiler les conquêtes de l’art européen, de façon créative et particulière, tout en veillant à les adapter à la spécificité de leur culture et de leur idiome pictural.
* Interview accordée à Marianna Varvarigou |
Greek News Agenda. Traduit en français par Alexandra Kouroutaki pour GreceHebdo.gr
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M.V.
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