Nikos Poulantzas est né à Athènes en 1936. Fils d’un avocat, il effectue des études à la faculté de droit à Athènes sans pour autant jamais exercer le métier. Il se dirige vers l’exploration de la pensée philosophique mêlant philosophie et droit. En 1960, il va à Munich et à Heidelberg pour aborder des matières concernant la philosophie du droit.
Toutefois son pays de prédilection s’avère être la France. Il travaille en tant qu’assistant à la Sorbonne entre 1962 et 1965 et il va être maître de conférences à l’université de Paris-VIII (Vincennes) à partir de 1968. Ηomme de gauche, il s’ efforce de porter un nouveau regard sur la théorie marxiste de l’ Etat en rupture avec les dogmatismes et les vulgates économiques du marxisme dominant. Il connaît la pensée de Jean Paul Sartre mais c’est le structuralisme de Louis Althusser qui marque son œuvre dans un premier temps.
Il publie en 1968 son livre Pouvoir politique et classes sociales. C’est l’année où le Parti Communiste Grec connaît sa scission et Poulantzas choisit le Parti Communiste dit ‘’de l’Intérieur’’, ouvert à la critique du modèle soviétique et du ‘’socialisme existant’’.
Par ailleurs, outre la pensée d’Althusser, Poulantzas se penche sur la pensée de Gramsci en s’appropriant ses approches sur l’hégémonie. En résulte une œuvre originale, où l’Etat n’est plus l’instrument de la classe dominante comme le veut une approche marxiste simpliste, ‘’une bande d’hommes armées’’ ou ‘’un pouvoir spécial de répression’’. L’Etat dispose d’ “une autonomie relative” par rapport à la base économique d’une société et il constitue avant tout une ‘’condensation’’. Cette condensation reflète un équilibre des forces de classe dans une formation sociale déterminée. Le politique apparaît ainsi beaucoup plus souple en rupture avec le rôle déterminant des structures économiques” et donc plus ouvert au jeu des stratégies et des tactiques en vue de maintenir la cohésion de la formation sociale. Dans cette perspective, le socialisme demeure le but à atteindre mais ce socialisme ne peut qu’entretenir des rapports nécessaires avec la démocratie. (‘’Le socialisme sera démocratique ou ne sera pas ‘’).
A noter également son livre Fascisme et dictature qui s’intéresse aux processus qui ont mené les fascistes italiens et les national-socialistes, livre qui revient sut la surface à propos de la montée de nos jours de l’extrême droite.
Nikos Poulantzas s’est suicidé en 1979.
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