Le monde social est présent dans chaque pratique économique. A partir de ce constat et en rupture avec les approches déductives des économistes qui ne font que reproduire le sens commun mais aussi avec les abstractions culturalistes de différentes sortes d’ethnologies spontanées ou de sociologies touristiques, deux sociologues Nikos Panayotopoulos et Franz Schultheis et une sculptrice Venia Dimitrakopoulou tentent d’intervenir dans l’espace public pour défendre un monde social frappé sur le plan international par de nouveaux modes de domination.
Ce soir à 19 heures, une présentation est prévue de leur ouvrage en trois volumes “Mirrors” (éditions Alexandria) au Musée Benaki (138, rue Pireos) en présence du ministre de l’Economie Efklidis Tsakalotos, du ministre adjoint des Affaires Étrangères Nikos Xudakis, du directeur des recherches à l’INRA et directeur d’études à l’EHESS Jérôme Bourdieu, du Professeur Emérite de l’Anthropologie a l’ Université Lyon II Bernard Vernier et de la professeure de l’ Economie a l’ Université Panteion Antigoni Lymperaki. Des lectures sont prévues par Vassilis Papavassiliou, metteur en scène et acteur et Mania Papadimitriou actrice. La démarche de l’ ouvrage se situe dans le domaine de l’anthropologie économique qui contre la vision anhistorique de la science économique essayera de s’armer d’instruments de connaissance concernant l’ensemble des savoirs disponibles sur les différentes dimensions de l’ordre social afin de construire des modèles historiques capables de rendre raison avec rigueur scientifique des pratiques et des institutions économiques telles qu’elles se donnent à l’observation empirique.
Cette idée s’inscrit dans la lignée d’un programme analogue que Pierre Bourdieu avait conçu et entamé au milieu des années 1960 et qui a donné lieu à de nombreuses recherches réputées pour leur caractère innovant. La Grèce pourrait jouer le rôle de plaque tournante dans la mesure où la crise économique et sociale n’est en aucun cas un phénomène typiquement hellénique.