Le « train électrique » ou tout simplement « l’Electrique » (Ilektrikos) constitue la première ligne du métro  d’Athènes, la ligne verte, qui commence au port du Pirée et aboutit à Kifissia dans la banlieue chic de la capitale.

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Longue de 25,7 kilomètres, aujourd’hui, la ligne, à ciel ouvert dans sa plus grande partie, traverse l’agglomération de deux villes, en offrant un aperçu important de son architecture, de sa structure urbaine et de sa stratification sociale. Vers le Pirée et jusqu’au centre d’Athènes, elle traverse plutôt les banlieues populaires  avant de se diriger vers les banlieues riches du nord de la ville.

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Comme il l’affirme l’écrivain Petros Markaris, malgré le fait que la première ligne, la ligne verte, est intégrée aujourd’hui dans le  réseau du métro d’Athènes (ligne verte, rouge et bleu), les Athéniens continuent à la distinguer en l’appelant ο Ilektrikos (l’Electrique). On peut toujours entendre des gens dire qu’ils n’ont pas pris le métro mais l’Electrique ! A part l’habitude et l’ancienneté de la première ligne, cette insistance sur la distinction est due peut-être aussi au fait que seulement un petit tronçon du trajet est souterrain, de la station de Monanstiraki jusqu’à la station Attiki. à savoir seulement 4 stations sur 24 que possède la ligne au total.

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Markaris a fait une excellente description de la ligne verte et des quartiers qui traverse, surtout autour de ses stations, dans un livre écrit en allemand  en 2010 (« Quer durch Athen. Eine Reise von Piräus nach Kifisia »). Malheureusement une traduction française n’est pas disponible pour le moment.

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En 1869 a été inauguré le premier tronçon de la ligne qui commençait à Thission, à côté de l’ancienne Agora d’Athènes, jusqu’au port du Pirée, disposant d’une longueur de 8 kilomètres.

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Pendant les premières années, il n’y avait pas des stations intermédiaires et les trains à vapeur parcouraient la distance jusqu’au Pirée en huit minutes. Il fallait attendre jusqu’en 1904 pour que la ligne soit mise sous tension et que « la Bête » comme on l’appelait auparavant devienne « l’Electrique ».

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La première extension était vers la place Omonia en 1895, suivie par d’autres prolongements successifs jusqu’à Kifissia en 1957. La dernière station intermédiaire entre Omonia et Kifissia fut construite en 2004 à Neratziotissa, juste avant les Jeux-Olympiques d’Athènes.

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Pour cette occasion, toutes les stations de la ligne verte ont été rénovées, prenant en compte des nouvelles données, comme l’installation d’escaliers mécaniques et d’ascenseurs pour les personnes à mobilité réduite.

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Les stations de l’Electrique sont aussi très singulières et reflètent les tendances architecturales  de l’époque de leur construction. On distingue celles du Pirée (construite entre 1926-1929) et de Monastariki (entre 1890-1895) pour la simplicité de leurs formes, les grands espaces intérieurs et leurs portes en verre, qui laisse la lumière entrer dans le bâtiment. La plupart des anciens bâtiments suivent le style architectural de l’éclectisme. Les stations d’Omonia et de Victoria sont connues pour leur carrelage mural exceptionnel et l’utilisation du fer massif, reflétant le romantisme d’une autre époque. La station de Thission, même après sa rénovation garde cet esprit d’ouverture vers les sites archéologiques qui l’entoure et de la vieille Athènes avec ses murs couverts par des fleurs.

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Les amateurs de l’Electrique peuvent aussi visiter (gratuitement) son musée à la station du port du Pirée du lundi au vendredi de 09 :00 à 14 :00.

Le trajet avec la ligne verte, c’est un plaisir que vous n’éviterez pas, surtout si vous désirez visiter les tavernes aux poissons du Pirée ou emprunter un bateau pour les îles.  

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