Difficile de l’imaginer aujourd’hui : Athènes avait ses remparts pour une grande période de son histoire, depuis l’époque archaïque (VIIIe siècle av. J.-C. et 480 av. J.-C.) jusqu’aux années de l’occupation Ottomane. Remontant à l’époque archaïque, bien avant l’invasion perse, on n’a aucune trace des remparts, seulement les écrits de l’historien Thucydide, qui parle d’un mur d’enceinte qui existait avant cette invasion. Les remparts qui nous intéressent sont ceux qui ont été construit après l’invasion perse, dont nous disposons de nombreuses preuves de leur existence. Ces fortifications -connues comme les remparts de Thémistocle- étaient construites juste après la défaite perse de 479 av. J.-C.Depuis celles-ci sont démolies, ravagées et reconstruites à plusieurs reprises, avec une extension importante pendant le règne de l’empereur romain Hadrien (76-138 apr. J.-C.).
La partie la mieux conservée des remparts anciens, d’une longueur à peu près de 200 mètres, se trouve dans le site du Céramique, où on a découvert aussi le Dipylon (les deux portes) et les portes de la Voie Sacrée. Accompagnés de nombreux fragments fruit de la recherche archéologique, ces remparts ont permis aux chercheurs de tracer avec un degré raisonnable de certitude la totalité du trajet des défenses. On a une image donc aujourd’hui, complète et claire, de l’étendue de la ville.
D’autres vestiges -on a localisé 97- se trouvent dispersés sur la ville contemporaine en démontrant le tracé initial des fortifications. Ces remparts on peut les discerner, pourtant, aujourd’hui, incrustés dans les fondements des immeubles modernes ou des Hôtels (!) ou même dans des garages souterrains, parce qu’ils ont perdu leurs hauteur et au lieu de protéger la ville demandent maintenant notre protection. Pendant les années de la dictature (1967-1974) plusieurs immeubles ont été construits au-dessus des remparts anciens, sans qu’il y ait le contrôle nécessaire par les services compétents du ministère de la Culture. Dans la plupart des cas, pourtant, ils sont bien protégés et on peut même les visiter. De bons exemples de conservation sont le site archéologique souterrain du siège central de la Banque Nationale de Grèce, où à travers un sol transparent, le visiteur peut marcher au-dessus des remparts, et le Musée d’Art islamique du Musee Benaki, où on peut visiter une partie des remparts en sous-sol.
Pendant l’époque classique du Ve siècle, Athènes avait intra muros l’Acropole, l’Agora avec ses bâtiments prestigieux, les marchands, les commerçants, les fabricants et les demeures des ses habitants et en déhors de la ville se trouvaient les cimetières, l’Académie de Platon, le Lycée, l’école philosophique fondée par Aristote et le gymnase de Cynosarge. Les murs des remparts étaient percées d’une quinzaine de portes et d’un certain nombre de petites poternes ou portes de sorties. Les deux portes découvertes dans le Céramique étaient les plus prestigieuses et probablement les plus fortifiées de la construction. Sous le Dipylon, passait la voie qui unissait Athènes avec l’Académie de Platon, vouée à la procession des Panathénées. La Porte Sacrée voyait également passer un cortège, menant à Eleusis (utilisée surtout pour les Mystères d’Eleusis), mais aussi donnaient une sortie vers l’Éridanos, la rivière qui coulait juste à côté de la Voie Sacrée.
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