Malgré la révision à la baisse des statistiques nationales pour 2016 par l’Autorité statistique hellénique, les prévisions des institutions pour l’économie grecque placent la croissance du PIB réel bien au-dessus de 1% en 2017, proche du projet de budget de l’État (FMI) de 1,8%. Par ailleurs, les chefs de mission des institutions ont accepté l’excédent primaire estimé de 2,8% du PIB pour 2017 et de 3,5% pour 2018.
Développements macroéconomiques
Tout au long de l’ajustement économique de la Grèce, l’assainissement budgétaire, la dévaluation interne et les changements structurels se sont mélangés dans des proportions changeantes, pesant sur l’activité économique pour redresser les déséquilibres budgétaires et extérieurs et rétablir l’accès aux marchés internationaux de capitaux. Ainsi, l’économie grecque commence à reprendre du terrain perdu en termes de PIB, de dynamique de la main-d’œuvre et d’investissement.
Pour 2016, l’excédent primaire révisé à la baisse des administrations publiques s’est établi à 3,8% du PIB, ce qui correspond à un dépassement de plus de six fois de l’objectif fixé dans le cadre du programme MES. De plus, le solde budgétaire global est devenu positif en 2016 pour la première fois au moins depuis 1995, à 0,5% du PIB, ce qui place la Grèce au sixième rang des performances budgétaire de l’UE après le Luxembourg, Malte, la Suède, l’Allemagne et la République tchèque. Pour 2017, l’excédent primaire est estimé à environ 2,2% du PIB. Pour 2018, l’économie grecque devrait atteindre un excédent primaire de 3,5% du PIB.
Bien que les estimations de taux de croissance pour 2016 aient été révisées récemment de zéro à -0,2%, la tendance pour 2017 est clairement positive vers un taux de croissance de 1,8%, prévu pour atteindre un taux de croissance de 2,4% du PIB en 2018.
Depuis janvier 2017, le taux d’inflation annuel a enregistré une forte hausse de 1,6% en moyenne sur la base de l’indice des prix à la consommation harmonisée (IPCH). Dès lors, la normalisation des hausses de prix a porté l’indice moyen à 0,9% pour la période de juin à septembre et à 1,2% pour les neuf premiers mois de 2017.
L’amélioration rapide de la conjoncture économique a favorisé les investissements directs étrangers (IDE) qui, en janvier-août 2017, étaient environ deux fois plus élevés par rapport à la période correspondante de 2016 (2,7 milliards d’euros contre 1,4 milliard d’euros). Selon les estimations du ministère de l’Economie, les IDE dépasseront 4 milliards d’euros en 2017.Parallèlement, les expéditions se redresseront avec une augmentation nette des exportations de 16,3% au premier semestre 2017.Une plus grande détente des contrôles de capitaux et une hausse des taux de fret participeront au PIB dans les années à venir.
Au cours de la période de janvier à août 2017, le solde du compte courant a enregistré un excédent par rapport au déficit de la période correspondante de 2016 (+123 millions contre -211 millions, respectivement).Cette évolution signale l’inversion de la contribution négative du secteur extérieur à la croissance en 2017 et reflète des améliorations principalement dans le solde des services et dans une moindre mesure dans le compte des revenus primaires et secondaires, qui ont plus que compensé une augmentation du déficit du solde de des biens.
En janvier-août 2017, le solde des services de voyages affiche un excédent de 9 238 millions d’euros, une hausse de 11,3% par rapport à un excédent de 8 299 millions d’euros sur la même période en 2016. Cette évolution résulte d’une augmentation des recettes de voyages (881 € millions ou 9,1%) et une baisse des paiements de voyages (en baisse de 59 millions d’euros ou 4,4%).
Améliorer les indicateurs du marché du travail signifie soutenir le revenu disponible des ménages et la consommation privée: au cours des sept premiers mois de 2017, le taux d’emploi a continué de progresser chaque année, s’établissant en moyenne à 2,0% contre 2,7% pour la période respective en 2016.
Une amélioration analogue a été enregistrée dans le taux de chômage, qui a diminué de 1,8 point de pourcentage au cours des sept premiers mois de 2017, pour atteindre 21,9% de la population active, après un recul cumulatif de 3,0 points sur la période 2015-2016.
Le fait que, cette année, le taux de chômage chez les jeunes diminue plus rapidement qu’au cours des sept premiers mois de l’année précédente, à savoir de 3,8 points de pourcentage en 2017, contre 1,8 point de pourcentage en 2016, est également prometteur.
Les progrès concernant les réformes structurelles dans les domaines du marché du travail, de la déréglementation sectorielle et de l’environnement des entreprises ont été prometteurs, y compris les recommandations de l’OCDE. Selon les estimations de l’OCDE, le bénéfice total de ces réformes pour l’économie grecque avoisinerait 5,2 milliards d’euros, soit 2,5% du PIB, en raison d’un pouvoir d’achat accru pour les consommateurs et de gains d’efficacité pour les entreprises.
Depuis mars 2017, plusieurs mesures ont été prises concernant la stratégie intégrée de développement à moyen terme (infrastructures, éducation, capital humain), des outils de financement innovants (tels que la plateforme Equifund de financement par capitaux propres pour les start-ups), le programme de privatisation, nouveau cadre pour le règlement extrajudiciaire et la procédure d’autorisation pour l’industrie des aliments et des boissons, ainsi qu’une série de mesures visant à renforcer l’industrie régionale.
La récente publication du Rapport mondial sur la compétitivité du Forum économique mondial (WEF) sur la compétitivité a classé la Grèce beaucoup plus bas qu’en 2016, à la 87ème place du classement international. Cependant, selon le ministère de l’Économie et du Développement, la mesure de la compétitivité dans ce rapport repose uniquement sur des indicateurs quantitatifs tels que le coût / prix, ignorant les facteurs qualitatifs tels que l’innovation, les exportations, l’ajustement budgétaire, les réformes structurelles, etc.
Selon le dernier rapport Euro Plus Monitor (septembre 2017), la Grèce occupe la première place dans l’indicateur de progression de l’ajustement, un élément montrant les progrès réalisés par les pays en tenant compte des données économiques dures mais aussi des réformes structurelles.
– Première en matière d’ajustement budgétaire (taille et qualité de toute variation du déficit budgétaire, ajustée des paiements d’intérêts ainsi que des facteurs conjoncturels et exceptionnels),
– Première dans les réformes structurelles,
– Deuxième selon le critère d’ajustement du coût de la main-d’œuvre (évolution des coûts salariaux unitaires par rapport à la moyenne de la zone euro),
– Quatrième dans l’ajustement externe (la hausse / baisse des exportations par rapport aux importations dans les comptes extérieurs)
La réussite du programme économique d’ajustement à la mi-2018 devrait s’accompagner d’une reprise économique et d’une croissance à long terme pour la Grèce. En ce sens, préparer un retour harmonieux et réussi sur les marchés de capitaux internationaux et planifier une stratégie de croissance durable est de la plus haute importance.
Le gouvernement grec a élaboré la «Stratégie nationale de développement – Grèce 2021», un plan d’action quinquennal pour une croissance économique durable. Ce plan repose sur la promotion des exportations et le développement de secteurs à forte valeur ajoutée tels que l’immobilier, les technologies de l’information et de la communication, l’énergie, l’alimentation, l’agriculture, la logistique et les sciences de la vie. La création d’une banque grecque de développement, l’accélération des investissements et l’attraction d’investissements productifs étrangers sont également nécessaires pour parvenir à une reprise économique à long terme.