DESCENTE D’UNE BELLE
(à Nicosie dans une taverne en sous-sol)

 
 
Comme je parlais de la musique injouable 
qui arrête la parole et trouble l’esprit
soudain la porte s’est ouverte et tu es apparue
telle que je t’attendais. Tu descendais légère
et je te sentais, baignée d’une lumière étrange
mais quelle innocence quand tu parles de sonorités rares
magiques, tu as secoué ta noire chevelure
et un frisson m’a pris. Depuis des années j’attends
qu’espères-tu, j’avançais parée, resplendissante
et belle et sans rien vendre
sachant que tu viendrais mon cher…
 
 
Ayant dit, tu as disparu. Je regardais, plus personne.
J’étais encerclé d’odeurs mes entrailles tremblaient
comme si tu étais au fond de moi, tu redescendais les marches
apparition nouvelle. Chaque pas
durait des heures. À chaque marche un vêtement
pour à la fin me recouvrir chair contre chair toute nue
femme bien-aimée douce et préparée.
 
 
Tu m’offrais le voyage lumineux de l’amour.
Selon le rythme obscur de la mort qui revient.
 
Traduction: Michel Volkovitch
Peinture: Rinas Evangelos
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