Théodore Maragos est l’un des plus remarquables représentants du cinéma politiquement coloré en Grèce, qui utilise la satire comme outil de critique sociale.
Né en 1944 dans la province de Messinie dans le Péloponnèse, il commence sa carrière comme dessinateur dans des revues et s’occupe également de la peinture, avant de se consacrer entièrement au cinéma en tant que réalisateur, scénariste et monteur.
Il fait son début sur le grand écran avec deux dessins animés, primés au festival international du film de Thessalonique : Tsouf (1969) traite l’influence de l’argent sur l’homme et Chut! (1971) présente le petit homme écrasé par la bureaucratie.
Par la suite, il tourne deux documentaires, Le Terrain, un court-métrage de 1971, interdit par la dictature des colonels et La Lutte (1975), sur la résistance contre le régime de la junte. Tous les deux ont été récompensés au festival de Thessalonique.
 0lutte
Son premier long métrage, Prenez vos places, apparaît en 1973, mais le grand succès commercial arrive avec ses deux prochains films : Par où pour le dépotoir?, en 1978, et Thanassis, serre-toi encore la ceinture, en 1980 (prix du meilleur scenario au festival de San Remo). Dans ces deux grands succès du box-office, Maragos collabore avec le grand comédien Thanassis Vegos et, pour une fois encore, met dans son collimateur les maux de la société grecque, comme la corruption, la fraude fiscale et l’indifférence de l’administration face aux besoins du citoyen.
thanasi tainiothiki
Dans Apprends à écrire mon petit en 1981, un film apprécié tant par le public que par les critiques, il aborde les problèmes de l’éducation nationale en Grèce et du chômage des jeunes diplômés.
Par la suite, il a réalisé plusieurs documentaires, deux séries télé, ainsi que trois films, toujours faisant preuve d’un regard critique sur la vie politique et sociale, dénonçant les mauvaises pratiques enracinées dans le système politique, l’inefficacité de l’administration, ou encore l’indifférence face à la destruction de l’environnement.
Il faut retenir que Maragos a pu combiner la critique sociopolitique avec le succès commercial à un moment où l’invasion de la télé avait provoqué un coup fatal à l’art cinématographique et à son impact sur le grand public.