Le musée des victimes du nazisme est situé à l’entrée de Distomo, le village grec qui a été le théâtre de l’un des crimes les plus odieux commis par les nazis contre des femmes et des enfants innocents, le 10 juin 1944. A son entrée, les visiteurs peuvent voir la photo de Maria Padiska, surnommée la « femme de Distomo ».
Maria Padiska (1925-2009), est la femme dont l’image est devenue un symbole mondial de deuil depuis la publication d’un article dans le magazine LIFE, « What the Germans did to Greece » (Ce que les Allemands ont fait à la Grèce), le 27 novembre 1944. La photo a été prise par Dmitri Kessel lors de son séjour à Distomo en tant que correspondant du magazine en octobre 1944.
Orphelins de Distomo, 1944 (photo: Dimitri Kessel) et la couverture de Life avec l’image de Maria Padiska, 1944 (photo: (photo: Dimitri Kessel). Source: LIFE/ Wikimedia Commons
Le massacre de Distomo
Le 10 juin 1944, Distomo a été le théâtre de l’un des crimes les plus odieux commis par les nazis contre des femmes et des enfants innocents.
Les forces d’occupation nazies ont commencé par exécuter 12 otages devant l’école de la ville. Peu après, entre cinq heures et cinq heures et demie de l’après-midi, l’un des officiers nazis – selon certains écrivains et historiens (Lappas, 2001, p. 23), il s’agit de Köpfner, ou de Hans Zabel (Basdekis, 1994), ou de Fritz Lautenbach (Mazower, 1994, p. 239-240) – donne l’ordre de commencer le massacre des habitants de porte en porte.
Pendant plus de deux heures, les troupes de la Waffen-SS de la 4e division SS Polizei Panzergrenadier massacrent des civils grecs pour venger une attaque partisane. Au total, 218 hommes, femmes, enfants et bébés ont été tués à Distomo ce jour-là.
Grâce à une émission de la BBC, le massacre est connu dans le monde entier. Un représentant de la Croix-Rouge internationale, qui s’est rendu à Distomo quelques jours plus tard, a estimé que les forces d’occupation avaient tué jusqu’à 600 personnes au total dans la région. Chaque année, à l’occasion de l’anniversaire du massacre, la ville organise des cérémonies commémoratives et des activités qui durent une dizaine de jours.
Des troupes allemandes dans le villagede Distomo, le 10 juin 1944, peu après l’exécution de 218 habitants dans le cadre des représailles nazies. Photo: Wikimedia Commons
Le musée
Distomo se trouve proche de Delphes et à environ 150 km au nord-ouest d’Athènes et son musée a été fondé en 2005, sur le site de l’ancienne école primaire.
La surface totale du musée, qui est d’environ 200 mètres carrés, est divisée en deux niveaux. Au premier étage, on peut voir des photos de toutes les victimes, et il y a aussi une zone spéciale avec des photos de l’ossuaire, qui se trouve intact dans le mausolée spécial sur la colline Kanales de Distomo. Le musée conserve également des numéros historiques de journaux et de magazines de l’époque, avec des articles, des photographies et des documents.
Des photos, des œuvres d’art et des textes poétiques des célèbres poètes grecs Nikiforos Vrettakos et Andreas Tsouras, spécialement consacrés au massacre de Distomo, sont accrochés au mur du musée
Également, des programmes éducatifs ont lieu régulièrement dans le musée, qui accueille des milliers de visiteurs chaque année.
Mémorial du massacre de Distomo (par Dawetie via Wikimedia Commons).
” Source du texte: Greek News Agenda | Museum of the victims of Nazism in Distomo
** Photo d’introduction: L’extérieur du musée, source
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M.V.