Takis Kanelopoulos, poète maudit du cinéma grec.
Τakis Kanelopoulos s’ inscrit dans les 3 “k” du cinéma d’auteur grec avec Nikos Koundouros et Michalis Cacoyannis. Pourtant, par opposition aux deux autres, il ne bénéficie guère de leur réputation dans la mesure où son œuvre demeure réservée à un public restreint mais particulièrement fidèle.
 
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Kanelopoulos né en 1933 effectue des études à Munich et commence son parcours cinématographique comme assistant de Cacoyannis à Stella, version grecque de Karmen. Il débute avec le film Mariage Macédonien court-métrage ethnologique sur les mœurs et les coutumes dans un village de la Grèce du nord, film primé au Festival de Belgrade en 1961.
 
Il marque un tournant décisif dans la narration filmique avec Le ciel (1960) représentation non-héroïque de la guerre de 1940. 
 
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Mais le film le plus impressionnant de Kanelopoulos reste sans aucun doute L’excursion, (1966) le film d’amour le plus important du cinéma grec. Tourné en noir et blanc au nord de la Grèce, avec une photographie captivante et des flash-back où le lyrisme déborde, Kanelopoulos raconte une histoire de trahison entre amis et de passion amoureuse exacerbée qui conduit à la mort. Il est à noter entre autres dans ce film atypique, la musique extrêmement triste en solo guitare de Nikos Mamangakis. Egalement les interprétations de Lili Papagianni femme déchirée entre son affection pour son mari et sa passion dévorante pour son amant et de Kostas Karagiorgis amoureux fou de l’absolu qui suscite la tragédie. La phrase poétique ”je rêve d’une excursion avec toi”- à l’ origine du désir déstabilisant- reste également dans la mémoire des cinéphiles. Le film a été primé pour sa photographie et sa mise en scène au festival de Salonique et salué par la critique internationale.
 
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Εn 1967, il tourne la Parenthèse, où le grand amour est aussi présent, fruit d’ une rencontre hasardeuse qui durera six heures.
 
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Dans les années 1970, Κanelopoulos glisse vers un cinéma hermétique à la limite du maladif qui provoque la moquerie des spectateurs, attitude qui le blesse profondément. Il sombre dans la solitude et l’isolement total et meurt d’une crise cardiaque en 1990 à l âge de 57 ans. Le culte des cinéphiles envers son œuvre arrive après sa mort.
 
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