Le cinéma grec : Ado Kyrou

Adonis Kyrou-Αdo comme il est connu en France- est fils d’une famille bourgeoise située plutôt vers la droite de l’échiquier politique et impliquée dans l’édition du journal conservateur voire royaliste Estia vers la fin du XIX siècle. (Ce journal existe encore de nos jours, mélange original des modes d’écriture de jadis -langue katharevousa- et des accents politiques néolibéraux).

 

Toutefois, Adonis, juriste de formation, choisit une voie différente et s’engage activement dans le Parti Communiste Grec (KKE) tout en participant à la résistance contre l’occupation allemande. Blessé pendant la guerre civile il quitte la Grèce pour gagner Paris où il restera jusqu’ à la fin de ses jours.

 

 

Dans les années cinquante, il fréquente les surréalistes français et devient membre du groupe et ami personnel d’André Breton. Fruit de ses nouvelles orientations esthétiques est la création de la revue L’Age du cinéma, et par la suite, à partir de 1952, sa participation dans la revue de cinéma Positif. Son livre Le surréalisme au cinéma est un classique du genre, suivi de l’Amour-érotisme et cinéma (1957). 

 

Ιl ne se limite pas pourtant à la théorie du cinéma mais il tente sa chance en tant que réalisateur en tournant des courts-métrages avant qu’ il passe à la réalisation du long métrage To Bloko (1965), film emblématique hommage à la résistance grecque . Ce film marque une rupture considérable par rapport à la production du cinéma commercial qui traite le même sujet.

 

Ado s’approprie le style brechtien de distanciation afin de parler des occupants, des résistants mais aussi des collabos sans dramatisation ni idéalisation. Son deuxième film, Le moine (1972) co-scenarisé par Bunuel et Jean- Claude Carrière avec Franco Nero et Nathalie Delon suscite des réactions mitigées sans pour autant laisser des traces particulières.