Le réservoir de Kolonaki sur la place Dexameni – Source: Page FB @eydapgr

L’aqueduc d’Hadrien d’Athènes, le seul aqueduc romain de ce type et de cette taille qui ait été construit en Europe et qui transporte encore de l’eau, possède une énorme valeur culturelle présentant également des caractéristiques rares qui pourraient contribuer à la réduction de l’empreinte environnementale de la ville.

La réutilisation de l’aqueduc d’Hadrien fait partie de la stratégie en matière de changement climatique de EYDAP, l’Agence d’approvisionnement en eau et d’assainissement d’Athènes en coopération avec des institutions et les habitants de la région de l’Attique.

L’histoire de l’aqueduc d’Hadrien

L’aqueduc d’Hadrien, dont la construction a commencé en 117 après JC, a été la principale source d’approvisionnement en eau d’Athènes jusqu’en 1931, contribuant à l’approvisionnement en eau jusqu’au milieu des années 1970. Il s’agit d’un projet d’approvisionnement en eau souterraine de 23,7 km de long qui puise l’eau dans la nappe phréatique, remplit l’eau sur tous ces kilomètres et la déverse dans la mer.

Aqueduc d’Hadrien Athènes Temple de Minerve (1759) Robert Sayer – Source: Public domain, via Wikimedia Commons

Il commence au mont Parnitha et se termine au réservoir de Kolonaki (construit en 1870) sur la place Dexameni (“Dexameni” signifie réservoir d’eau) où se trouve le point le plus visible de ce grand projet hydraulique antique. Le tracé de l’aqueduc suit la voie la plus douce qui existe pour relier ces deux endroits – en termes de différence d’altitude. L’eau courante provient du captage de la nappe phréatique, ainsi que des cours d’eau que l’aqueduc croise. L’aqueduc relie les quartiers des municipalités d’Acharnes, Metamorfosi, Héraklion, Marousi, Chalandri, Pilothei-Psychiko et Athènes.

Photos: 1. Plan de l’itinéraire de l’aqueduc – Source: M. Kaika, “Dams as Symbols of Modernization: The Urbanization of Nature Between Geographical Imagination and Materiality”, School of Geography, Oxford University | 2. L’entrée de l’aqueduc romain d’Hadrien dans l’angle sud-est de l’Agora d’Athènes (à l’extérieur des clôtures) – Source: http://www.romanaqueducts.info/aquasite/athens2/index.html

L’eau convient à l’irrigation et à d’autres usages non potables. En raison de l’inclinaison, l’eau s’écoule naturellement dans le tunnel souterrain de l’aqueduc (de 1,2 m à 1,6 m de hauteur et de 0,8 m de largeur). L’aqueduc a été construit en forant 465 puits d’eau (de 10 à 42 m de profondeur) le long de son tracé, alors qu’on commençait à creuser le tunnel à partir de deux puits adjacents en même temps, jusqu’à ce qu’ils se rejoignent.

Ces puits d’eau – visibles jusqu’à aujourd’hui – servaient également à la ventilation, à l’éclairage et au nettoyage du tunnel. L’aqueduc d’Hadrien a été nettoyé et réparé à plusieurs reprises entre 1870 et 1932 – lorsque certaines parties ont été incluses dans le nouveau réseau d’approvisionnement en eau d’Athènes construit par la compagnie des eaux Ulen.

Ιnstallation de canalisations à l’aqueduc d’Hadrien – Source: Archives historiques EYDAP

Aujourd’hui, l’aqueduc d’Hadrien est détruit en plusieurs endroits en raison de son délabrement et du développement de la ville au-dessus de lui (travaux d’ingénierie liés à la construction du métro, Jeux olympiques, etc.)  À ce jour, 390 puits de l’aqueduc ont été localisés. 228 d’entre eux sont visibles et 174 se trouvent dans des espaces publics.

Vestiges de l’aqueduc d’Hadrien dans la municipalité de Nea Ionia – Source: George E. Koronaios, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Le plan de réutilisation de l’aqueduc d’Hadrien

L’Agence d’approvisionnement en eau et d’assainissement d’Athènes (EYDAP) dans le but de mettre en valeur l’aqueduc en tant que monument ainsi qu’en tant que ressource en eau, effectue des travaux dans le cadre d’un plan de gestion intégré qui ont débuté en 2020 et seront achevés en 2027.

La réutilisation de l’aqueduc contribuera à la réduction de l’îlot de chaleur urbain et à l’augmentation des espaces verts et des plans d’eau, répondra aux besoins en eau non potable de huit municipalités dans la région d’Attique tout en contribuant à la régénération urbaine. Le renforcement de la résilience et du développement durable en liant le projet aux besoins de l’économie locale, de la culture, de l’éducation, etc. est également parmi les objectifs du plan intégré pour la réutilisation de l’aqueduc d’Hadrien.

La mise en valeur de l’aqueduc se réalise en coopération avec le ministère de la culture et des sports, la région de l’Attique et les municipalités intéressées.

Le courant de Chelidonous – Source: Page FB @eydapgr

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