Les déclarations de la directrice du Fonds Monétaire International, Christine Lagarde, sur la Grèce, publiées dans The Guardian, ont suscité de vives réactions en Grèce, mais aussi en France. Rappelons que Lagarde, dans cette interview, a affirmé que les grecs devaient payer leurs impôts plutôt que se plaindre, en faisant aussi référence aux enfants du Niger, auxquels se tournent ses pensées.
Le monde politique grec a, immédiatement, réagi à ces propos jugés vexants pour le peuple grec. Le chef du parti socialiste (PASOK), Evanghelos Venizélos, a estimé que la directrice du FMI a “insulté” les Grecs. “Je l’invite à revoir ce qu’elle a voulu dire”, a-t- il ajouté.
En même temps, le chef du parti Syriza, Alexis Tsipras a affirmé, dans un communiqué de presse, que la dernière chose voulue par les Grecs à l’heure actuelle est la sympathie de Mme Lagarde, en précisant que ce sont les travailleurs grecs qui paient des taxes excessivement lourdes, et donc, ils ne sont pas concernés par les propos de la directrice du FMI.
De son côté, le président français, François Hollande, lors d’un entretien télévisée a exprimé son respect envers le peuple grec, en insistant sur le fait que le Grecs ont beaucoup donné dans cette dernière période, en termes de pouvoir d’achat et de renoncement de droits. “C’est vrai qu’il y a des Grecs très riches qui échappent à l’impôt, et ça ne doit pas être accepté. Mais je ne crois pas que cela soit le bon moyen de dire à des Grecs: vous savez, vous devez regardez votre situation par rapport à des Africains qui vivent plus durement que vous”, a dit le chef de l’Etat français, en concluant: “Cela s’appelle le respect. Je suis pour le respect”.
Sur le terme du respect a, également, insisté le premier ministre français Jean-Marc Ayrault. “On ne peut rien faire sans l’adhésion du peuple grec. Cela commence d’abord par le respect”, estime Ayrault, dans une interview à l’express.fr. “S’agissant de la Grèce, nous souhaitons, comme les Allemands, et comme l’immense majorité des Grecs, qu’elle reste dans la zone euro”, explique le premier ministre français. “Il faut leur dire que l’Europe ne va pas les laisser tomber, notamment en utilisant mieux les fonds structurels, mais qu’ils ont des réformes à faire, par exemple fiscales”, ajoute-t-il.
La porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem, avait, la première, réagi et jugé les propos de Lagarde ‘’simplistes et stéreotypiques’’.
De sa part, le président du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, a affirmé: “Ce sont des propos indignes. S’il y avait une morale politique, Madame Lagarde devrait s’en aller du poste qu’elle occupe”.
Enfin, François Bayrou a jugé lundi “extrêmement choquants” les mots prononcés par la patronne du FMI qui, selon lui, “a mis en accusation le peuple grec comme s’il était coupable”, alors qu’il s’est trouvé dans un engrenage causé en grande partie à ses dirigeants.
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