Écrivain passionnant et original, personnage vivace, simple et plein de contradictions, un homme qui aimait la vie, l’humour, les voyages et les femmes n’est plus avec nous. On parle de Antonis Sourounis, une figure qu’on voyait souvent dans les bars d’Athènes parler et boire avec ses amis et qui a réussi à intégrer dans ses histoires des personnes et des situations contradictoires, passant des héros marginaux aux liaisons conventionnelles toujours avec une exactitude et une sincérité frappante. Certains affirment que l’on ne trouverait meilleure photographie de la société grecque contemporaine, que dans les romans d’Antonis Sourounis (1942-2016).
Sa vie, entre patrie et dépaysement
Antonis Sourounis est né à Thessalonique pendant la période de l’occupation nazie. En 1960, il part pour l’Allemagne pour rejoindre ses parents déjà installés là-bas. Après quelques semestres d’études dans des universités allemandes et autrichiennes (études de sociologie et de science politique à Cologne, à Saarbrücken et Innsbruck), il interrompt ses études et commence à voyager en travaillant. Il a mené une vie tumultueuse qu’il l’a conduite à s’approprier toute une série de boulots qui vont d’employé de banque au marin de bateaux, garçon d’hôtel et joueur professionnel de roulette. Il est rentré dans sa ville natale, Thessalonique, en 1970 et en 1987 il a déménagé à Athènes où il a vécu pendant plus de 30 ans. Son premier livre « Un garçon qui rit et pleut / Ena agori gelaei ke klaiei » est publié en 1969. Pour « La Danse des Roses/ O Horos ton Rodon » il est honoré avec le Prix national pour le roman en 1995. « Le chemin vers la mer » a reçu les prix des revues littéraires « Voilà une pomme/ Na ena milo » (2006) et «Lire/ Diavazo » (2007).
Il est mort à Thessalonique le 5 octobre 2016, à l’âge de 74 ans, suite à une maladie chronique.
GréceHebdo* a parlé avec
Dimitris Posantzis, responsable de la littérature grecque aux
éditions Kastaniotis (où les livres de Sourounis se sont publiés). Voici ce qui nous a dit à proposde l’auteur : « Anthonis Sourounis était un écrivain doué qui savait transformersa vie en littérature, en se moquant souvent de ses drames. Il mettait toujours en doute tout ce qui se voulait ” grand ” et ” important “, en mettant en valeur tout ce qui était ” simple ” ou ” ridicule “. Homme sensible et curieux, il cherchait la résurrection quotidienne dans le voyage éternel. Il avait comme compagnons de ses voyages les héros des ses livres et ses nombreux lecteurs. Un bohème authentique qui a vécu sa vie comme il voulait la raconter et il l’a racontée comme il l’a vraiment vécue : sans prévisions, sans contrats, avec passion, humour et la soif d’un enfant ».
Traductions et publications à l’étranger
En français on peut trouver ses livres : « Pâques au village » (éd. Actes Sud) et « Les premiers meurent toujours les derniers » (éd. Hatier). Son livre « La Danse de Roses » est publié en Allemagne, en Israel, en Italie en en Turquie, tandis que « Les camarades de Jeu/ The fellow players » est publié aux États-Unis.
* Propos recueillis par Magdalini Varoucha
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