Couronné de succès, le «Musée Invisible», est une initiative du musée archéologique national, visant à permettre au public de découvrir la vie cachée des œuvres dans ses réserves. Pour la troisième année consécutive, le «Musée Invisible» organise une série de présentations qui jettent de la lumière sur les trésors les moins présentés au public. Chaque présentation a une durée de deux mois.
Actuellement, le «Musée Invisible» accueille «La collection de Troie de Sophia Schliemann» et révélera son histoire inconnue aux visiteurs. Seront exposés des vases, de la poterie, des outils, des figurines en marbre et d’autres objets trouvés pendant les fouilles d’Heinrich Schliemann à Troie dans les années 1870. A l’entrée de l’exposition, on trouve la vitrine authentique en bois construite en 1893 pour la promotion de la première exposition du musée archéologique national sur les antiquités préhistoriques. Dans la vitrine sont exposés le volume luxueux «Troie» (édition, 1889) de Schliemann ainsi que deux livres de 1874 sur les antiquités Troyennes traduites en français (voir photo 1).
«La collection de Troie de Sophia Schliemann» est déjà accessible au public dans la salle d’autel (salle 34) et y restera jusqu’à la fin juillet. Dans le cadre du «Musée Invisible», les archéologues du musée organisent cinq visites guidées pour informer les visiteurs sur la découverte de Troie, les aventures de la collection de Troie de Heinrich et de Sophia Schliemann et le «trésor de Priam» qui est dispersé dans les grands musées du monde en 1880.
Brève histoire de la Collection de Troie de Sophia Schliemann
Heinrich Schliemann est venu à Athènes en septembre 1869, décidé à faire face au défi de la vérité historique intégrée dans les épopées homériques et à trouver sa propre Penelope. Deux ans plus tard, quand son rêve a commencé à porter des fruits, il écrit: «(…) ma femme bien-aimée, une vraie dame Athénienne, une adepte fervente d’Homère qui a appris par cœur presque toute l’Iliade, est présente dans les fouilles toute la journée». La jeune Sophia Engastromenou-Schliemann et lui-même ont été pionnières dans la découverte de Troie et des Mycènes qui ont définitivement changé la science de l’archéologie.
En mai 1873, Heinrich Schliemann découvrit un grand nombre de bijoux, de vases et d’outils d’or, d’argent, d’électrum et de bronze, cachés sous les étages des bâtiments de Troie du troisième millénaire av. J.-C. (cité ΙΙg). Schliemann les a arbitrairement assignés au roi Priam et aux efforts de ce dernier pour cacher ses trésors avant la chute de la ville. Le «Trésor de Priam», comme il a nommé des différents assemblages de découvertes similaires, a été secrètement transporté à Athènes, avec des centaines de vases de grès et des outils de matériaux divers. Le trésor fut l’objet d’une première publication l’année suivante (1874) qui a fait de Troie le centre d’intérêt archéologique universel.
En avril 1875, Heinrich Schliemann a rendu une petite partie de ses découvertes à Constantinople et a indemnisé les autorités ottomanes pour la possession du reste. En 1880, il céda la plus grande partie de sa collection aux musées royaux de Berlin, conservant à Athènes un ensemble représentatif d’objets. En 1892, deux ans après sa mort, Sophia Schliemann a fait don de sa collection de Troie au Musée archéologique national, où elle est restée depuis.
E.A.
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