Lucile Arnoux-Farnoux est maître de conférences en littérature comparée à l’université François-Rabelais de Tours. Ses recherches récentes portent sur la littérature grecque moderne et sur les échanges culturels entre la France et la Grèce aux XIXe et XXe siècles.  Coéditrice de l’ouvrage collectif “Le double voyage : Paris-Athènes 1919-1939” (Athènes, EFA, 2018), elle a également dirigé le volume “Le double voyage: Paris-Athènes 1945-1975” (Athènes, EFA, 2021). Elle a aussi traduit en français divers écrivains grecs classiques (Constantin Théotokis, Melpo Axioti) ou contemporains (Rhéa Galanaki, Thanassis Valtinos, Minos Efstathiadis, Leftéris Giannakoudakis).

Lucile Arnoux-Farnoux a accordé une interview à GreceHebdo* concernant la naissance de l’état grec et le rôle des chants populaires dans la formation de l’identité nationale au cours du 19ème siècle, les traductions de littérature grecque en français ainsi que la longue histoire des échanges greco -français au cours du 20ème siècle.

Vous êtes une femme de lettres et une passionnée de la langue et de la littérature grecques. Qu’est-ce qui vous a poussé vers la découverte de la Grèce ?

Mes études de lettres m’avaient familiarisée avec un certain nombre de littératures étrangères, dont j’ai toujours eu une grande curiosité, mais j’ignorais tout de la littérature grecque moderne. Et puis j’ai eu l’occasion de vivre pendant plusieurs années en Grèce, à la fin des années 1980, grâce à mon mari qui est archéologue et est devenu membre de l’École française d’Athènes. Cette expérience merveilleuse a joué un rôle déterminant dans mon existence, au plan personnel aussi bien que professionnel.  Dès que j’ai eu une maîtrise suffisante de la langue, j’ai commencé à lire les auteurs contemporains, car je ne pouvais imaginer vivre dans un pays sans en connaître la littérature. De plus j’ai eu la chance de me trouver à Athènes au moment où l’Institut français venait de créer le CTL (Centre de Traduction Littéraire), qui accueillait alors non seulement les étudiants grecs désireux de se former à la traduction du français vers le grec, mais également ceux qui étaient intéressés par la traduction du grec vers le français. J’ai suivi cette formation pendant deux ans, ce qui m’a permis d’améliorer ma pratique de la langue, de découvrir de nouveaux auteurs et de m’initier à la traduction littéraire, vers laquelle je me sentais très attirée. C’est d’ailleurs grâce au CTL que j’ai pu publier mes premières traductions, La Vie d’Ismaïl Férik pacha, de Rhéa Galanaki, et La Marche des neuf de Thanassis Valtinos, au début des années 1990.

Depuis lors, ma vie est indissolublement liée à la Grèce, que je considère comme ma seconde patrie. Je poursuis mon activité de traductrice littéraire tout en enseignant la littérature comparée à l’université de Tours et en menant des recherches centrées principalement sur les échanges littéraires et les transferts culturels entre la Grèce et la France.

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Dans une conférence récente prononcée au Louvre, vous évoquez le rôle des chants populaires dans la formation de l’identité nationale de la Grèce, au cours du 19ème siècle. Voudriez-vous nous donner quelques exemples ?

La question de la formation de la conscience et de l’identité nationales en Grèce, au cours du 19e siècle, est complexe, comme l’a montré, entre autres, un récent ouvrage de Yannis Kotsonis. Ce qui est certain, c’est qu’en 1821 les chants populaires font partie de la culture des combattants, illettrés pour la plupart. Le général Makriyannis dit dans ses Mémoires qu’avec ses compagnons, ils avaient l’habitude de chanter dans les campements. Lui-même était très bon chanteur mais aussi musicien – on a conservé son tabouras – et était capable d’improviser des chansons lorsque les circonstances s’y prêtaient, comme par exemple à l’occasion d’un banquet, lors du siège de l’Acropole, en 1826, ou encore en 1843, pour un voyageur français qu’on lui avait envoyé.  Cette poésie populaire constitue un socle culturel commun, par-delà les différences linguistiques importantes qui existaient d’une région à l’autre.

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Des sièges de de l’Acropole, par Panagiotis Zografos guidé par le général Makriyannis. Source: Wiki Commons

Les chants populaires ont aussi contribué à renforcer l’identité nationale grecque par le détour de l’étranger. La publication des Chants de la Grèce moderne par Claude Fauriel en 1824-1825 a eu un immense impact en Europe, en révélant aux Occidentaux la noblesse du peuple grec et la beauté de sa langue. Cette image positive, valorisante, du pays à l’étranger, tranchant avec les jugements négatifs portés par certains voyageurs avant la Révolution, a certainement joué un rôle, non seulement dans la naissance du philhellénisme, mais aussi dans la conscience que les Grecs avaient d’eux-mêmes en tant que peuple doté d’une culture authentique et vivante.

Le regard porté sur les chants populaires a continué à être très positif au 20e siècle, en particulier dans l’entre-deux-guerres, période au cours de laquelle les intellectuels grecs s’interrogent sur ce qui fonde l’hellénisme. Pour Séféris, cette poésie populaire est un patrimoine qui a été transmis aux poètes modernes et témoigne d’une tradition ininterrompue. Il raconte volontiers l’anecdote selon laquelle Dionysios Solomos, passant un soir dans une rue de Zakynthos, entend un mendiant chanter une ballade populaire devant la porte d’une taverne ; le poète est pris d’un tel enthousiasme qu’il entre dans la taverne et offre à boire à tous ceux qui s’y trouvaient. Séféris cite aussi certains chants populaires qui l’émeuvent particulièrement et dans lesquels il identifie le fonctionnement d’une logique purement poétique et associative, et donc « moderne ».

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Theodore Leblanc (1800-1837), “La Romaique (danse grecque)”, 19e siècle, lithographie © Musée Benaki, Athènes

Plus tard, durant la guerre civile, deux écrivaines grecques exilées à Paris entreprennent de traduire des chants populaires en français : il s’agit de la romancière Melpo Axioti, d’une part, et de la poétesse Matsi Hatzilazarou, d’autre part. Elles cherchent ainsi à faire entendre la voix authentique du peuple grec à un moment où il est à la peine, renouvelant en quelque sorte le geste premier de Fauriel. Plus près de nous, encore, l’écrivain Thanassis Valtinos, qui se distingue par le caractère très expérimental de son œuvre, a dit à plusieurs reprises que la langue des chants populaires, comme celle des mémoires des combattants de 1821, était un modèle et une source d’inspiration pour lui. L’une de ses œuvres récentes, Le dernier Varlamis est d’ailleurs construite autour d’un chant populaire, aussi court qu’énigmatique, Varlamis.

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 A gauche: Peter von Hess, Rigas enflamme l’amour des Grecs pour la liberté, entre 1833 et 1835  © Musée Bénaki, Athènes. A droite: Claude Fauriel (1772-1844), source: Wikimedia Commons.

Rares sont les cas d’écrivaines grecques du 19ème siècle. De votre côté, vous mentionnez Elisavet Moutzan-Martinengou (1801-1832), qui reste encore inconnue.  Pourquoi ces femmes sont-elles exceptionnelles ?  

Les mœurs et le mode de vie en Grèce au début du 19e siècle étaient très défavorables aux femmes. Elles n’avaient pas accès à l’éducation et étaient cantonnées à l’espace domestique. Le témoignage d’Elisavet Moutzan-Martinengou, une jeune aristocrate de Zakynthos, née en 1801, est véritablement stupéfiant : dans son Autobiographie, elle raconte qu’à partir de l’âge de huit ans, elle n’a plus eu le droit de sortir de chez elle, même accompagnée. Elle ne pouvait même pas aller à l’église. Les femmes chez elle, c’est-à-dire sa mère, sa jeune sœur et elle-même, vivaient littéralement cloîtrées, ne voyant jamais personne et n’ayant aucun contact avec l’extérieur. Alors qu’elle était douée pour les lettres, ses parents ont obstinément refusé de lui donner un professeur ; elle a dû se contenter de ce que les prêtres qui fréquentaient la maison pouvaient lui apprendre et s’est formée en grande partie par elle-même, en autodidacte, grâce à ses lectures.

Elisavet Moutzan-Martinengou vivait dans un milieu particulièrement rétrograde, mais on constate que même lorsque les hommes étaient influencés par l’esprit des Lumières et pénétrés d’idéaux démocratiques, ils restaient très conservateurs à l’égard du rôle des femmes dans la société. On voit cela à propos d’Evanthia Kaïri (1797-1866), une femme de lettres contemporaine d’Elisavet, qui est toujours restée dans l’ombre de son frère, le pédagogue et patriote Théophilos Kaïris. Grâce à lui elle a bénéficié d’une excellente instruction, durant les années où il dirigeait le collège de Kydonies (Ayvalik), en Asie Mineure, mais ensuite elle a dû rester dans le giron familial, et son activité s’est trouvée très limitée.

Elisavet Moutzan-Martinengou, considérée comme la première écrivaine grecque, représente un cas unique parce que, en dépit de tous les obstacles qu’elle a rencontrés, elle a réussi à produire une œuvre : elle a composé un grand nombre de pièces de théâtre – tragédies, drames et comédies – en grec et en italien, a écrit de la poésie et des traités théoriques, et fait des traductions du grec ancien et de l’italien. Et, surtout, elle a rédigé son autobiographie, la première écrite par une femme en Grèce. Elle avait une conscience très aiguë de son statut d’auteur et ne désirait qu’une chose : voir ses œuvres publiées. Malheureusement elle n’a pu obtenir cela de son vivant et elle est morte très jeune, à 31 ans, des suites de son premier accouchement. Le sort de son œuvre est caractéristique du mépris dans lequel les femmes écrivaines et artistes ont longtemps été tenues : pendant cinquante ans, personne ne s’est soucié de ses écrits, puis son fils a décidé de publier son autobiographie, en 1881, mais en y pratiquant des coupes importantes. En 1953, enfin, lors du grand tremblement de terre qui a ravagé l’île de Zakynthos, tous ses manuscrits ont disparu dans un incendie, de sorte que son autobiographie est la seule œuvre d’elle que l’on ait conservée, à l’exception de quelques autres fragments. Mais cet unique texte, malgré les mutilations qu’il a subies, est d’une puissance extraordinaire et suffit à faire d’elle un écrivain. Je suis très heureuse de l’avoir traduit et de permettre ainsi aux lecteurs français d’y avoir accès. Il ne s’agit en effet pas seulement d’un témoignage exceptionnel, ni d’une étape importante dans l’histoire de l’écriture autobiographique en Europe, mais aussi d’une véritable œuvre littéraire.

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A gauche: Elisavet Moutzan-Martinengou, par Nikoalos Kantounis, circa 1832  © Musée Post-Byzantine, Zakynthos. A droite: Couverture de son Autobioghraphie, traduit par Lucile Arnoux-Farnoux.

Vous êtes l’éditrice de l’ouvrage collectif paru en 2018, Le double voyage : Paris-Athènes (1919‐1939), qui présente de nombreux échanges et voyages des intellectuels entre les deux pays. De manière générale, que cherchaient les uns chez les autres ?

J’ai en fait dirigé deux ouvrages collectifs issus de deux programmes successifs financés par l’École française d’Athènes. Le premier, Le double voyage : Paris-Athènes (1919-1939), est centré sur les relations culturelles entre la France et la Grèce durant l’entre-deux-guerres, tandis que le second, Le double voyage : Paris-Athènes (1945-1975), porte sur les trois décennies qui suivent la Seconde Guerre mondiale, depuis la guerre civile jusqu’à la chute de la dictature. Durant cette dernière période, les échanges culturels restent très intenses entre les deux pays, malgré les crises successives que traverse la Grèce.

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Comme dans l’entre-deux-guerres, les jeunes Grecs continuent à aller en France pour se former, en nombre de plus en plus grand, et dans toutes les disciplines : architecture, droit, médecine, sciences, arts, lettres et sciences humaines, etc. Mais la France est aussi une terre d’accueil pour les exilés volontaires, durant la guerre civile et la dictature. De nombreux intellectuels, artistes et écrivains passent ainsi de longues années en France, fréquentant les milieux artistiques et intellectuels français et parfois faisant carrière en France, dans les universités et les établissements de recherche qui se développent après la Seconde Guerre mondiale, comme le CNRS. Beaucoup d’architectes grecs, également, intègrent l’atelier de Le Corbusier, véritable icône de la modernité. C’est le cas de Georges Candilis, en particulier, mais aussi de Iannis Xenakis, qui arrive en France en 1947 et reste douze ans chez Le Corbusier, jusqu’en septembre 1959. Toute cette élite formée en France maintient ensuite des liens étroits avec ce pays, même une fois rentrée en Grèce. Les milieux artistiques grecs sont ainsi très influencés par la critique d’art française, comme cela apparaît dans la revue Zygos ou dans la relation privilégiée entre le peintre Nikos Kessanlis et le critique Pierre Restany.

Dans l’autre sens, les Français qui vont en Grèce ne s’intéressent plus seulement aux vestiges de l’antiquité mais partent aussi à la découverte de la Grèce moderne et contemporaine. C’est un Français, François Loyer, qui est le premier à faire une thèse sur l’architecture néoclassique grecque, dans les années 1960.
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Iannis Xenakis (source: Wikimedia Commons), Nikos Kessanlis (source: Ta Nea), Pierre Restany (par Erling Mandelmann, 1998, source: Wikimedia Commons).

Le voyage du Mataroa en 1945 représente encore une grande étape dans cette longue histoire des relations gréco-françaises. Quels sont, selon vous, les éléments particuliers qui font de ce voyage un événement exceptionnel ?

Le voyage du Mataroa représente en effet un événement exceptionnel, à la fois par le contexte dans lequel il a eu lieu, en pleine guerre civile, et par les retombées qu’il a eues aussi bien en Grèce qu’en France. J’invite les lecteurs intéressés à se reporter à l’ouvrage collectif dirigé par Servanne Jollivet et Nicolas Manitakis, Mataroa 1945. Du mythe à l’histoire.

Les faits sont désormais bien connus. En septembre 1945 Octave Merlier, le directeur de l’Institut français d’Athènes, obtient du gouvernement français un nombre inhabituellement élevé de bourses d’études pour la France, 163 contre 24 en 1939. Avec l’aide de l’ambassade de France et des autorités grecques, et alors que les liaisons sont encore coupées entre la Grèce et le reste de l’Europe, il réussit à faire partir près de deux cents étudiants en bateau, sur le Mataroa d’abord, le 22 décembre 1945, puis sur le Gripsholm, en février 1946. La postérité n’a cependant retenu que le Mataroa, sans doute parce que les conditions du voyage ont été plus difficiles, mais aussi parce que c’est sur ce premier navire que se trouvaient tous les passagers qui sont ensuite devenus célèbres : les philosophes Kostas Axelos, Cornélius Castoriadis et Kostas Papaïoannou, les écrivaines Elli Alexiou, Mimika Cranaki et Matsi Hatzilazarou, les architectes Georges Candilis, Nikos Hatzimichalis et Aris Provelenghios, le peintre Dikos Vyzantios, les sculpteurs Nelly Andrikopoulou, Costas Coulentianos, Memos Makris et Bella Raftopoulou, l’historien Nikos Svoronos, et bien d’autres encore.  Mais il y avait aussi des médecins, des juristes, des ingénieurs, des scientifiques. C’est donc toute une future élite qui échappe par ce moyen à la guerre civile et va trouver en France, essentiellement à Paris, des conditions plus sereines de vie et d’études.
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Des passagers de Mataroa, première ligne (de gauche à droite): Kostas Axelos, Cornélius Castoriadis, Kostas Papaïoannou, Nikos Svoronos. Deuxième ligne (de gauche à droite): Eleni Stathopoulou, Gianna Persaki, Nelly Andrikopoulou, Mimika Cranaki, Matsi Hatzilazarou. Trosième ligne (de gauche à droite): Anna Kindynis, autoportait de Bella Aaftopoulou et Aris Provelenghios.

Contrairement à ce qu’on prétend souvent, les jeunes gens n’avaient pas été sélectionnés en fonction de leurs opinions politiques, mais de leurs motivations et de leur connaissance de la langue française. Beaucoup sont rentrés en Grèce, une fois leurs études achevées, tout en gardant des liens privilégiés avec la France. D’autres, en plus petit nombre, sont restés en France où ils ont fait des carrières souvent brillantes, très bien accueillis par les institutions françaises. Au-delà du caractère mythique du voyage du Mataroa, la présence en France de cette génération de jeunes Grecs a été d’un immense bénéfice pour les deux pays.

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Le Mataroa, source 

Parlons des traductions de la littérature grecque moderne en France. Pourriez-vous nous signaler des moments importants en ce qui concerne la parution des œuvres grecques en français ?

La période 1945-1975 est particulièrement faste pour la traduction de la littérature grecque en français. Deux phénomènes se conjuguent en effet à ce moment : d’une part, l’actualité politique en Grèce, avec la guerre civile, d’abord, puis la dictature, attire l’attention du public français sur ce pays. On découvre que la Grèce n’est pas seulement le berceau de la civilisation européenne, ou une destination privilégiée pour des croisières culturelles, mais aussi un pays actuel pris dans la tourmente, dans lequel des intellectuels et des artistes sont poursuivis pour leurs opinions politiques.

D’autre part, au sortir de la guerre, le monde de l’édition subit une mutation et s’ouvre aux littératures étrangères beaucoup plus largement qu’auparavant. Cette évolution profite d’abord à la littérature anglo-saxonne, mais aussi, par contrecoup, aux littératures dites « mineures », ou « périphériques », comme la littérature grecque, qui fait son entrée dans les grandes maisons d’édition. Gallimard se met à publier des romans (Vénézis, Vassilikos) et de la poésie (Cavafis, Ritsos), Plon édite Kazantzakis, etc. Ce sont aussi les années où deux poètes grecs reçoivent le prix Nobel, Séféris en 1963 et Elytis en 1979.

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A gauche:  Georges Seferis, Gerasa, Chypre, Ocrobre 1953. Source: MIET.A droite: Odysseas Elytis chez son ami Tériade en France, 1951. Photo par Henri-Cartier Bresson. Source: Departement des Alpes Maritimes. Saint Jean Cap Ferrat.

L’intérêt retombe ensuite un peu, avec la normalisation de la situation et le retour à la démocratie, mais en 1990 la Grèce est l’invitée d’honneur des Belles Étrangères, une manifestation organisée alors par le CNL. Une douzaine d’écrivains grecs font le voyage et les éditeurs français redécouvrent une nouvelle fois la Grèce. La collection « Confluences » de Hatier-Kauffmann publie de nombreux titres, tandis qu’Actes Sud coédite avec l’Institut français d’Athènes la collection « Lettres grecques ». Ces dernières années, enfin, depuis la sortie de la crise économique, il y a de nouveau un véritable engouement pour la littérature grecque contemporaine. Si les grandes maisons d’édition traditionnelles restent un peu à la traîne pour l’instant, de jeunes éditeurs très dynamiques, comme Cambourakis et d’autres, constituent peu à peu des catalogues impressionnants. Il faut souligner d’ailleurs que c’est en France que se publie le plus grand nombre de traductions du grec. Les autres pays viennent loin derrière. 

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Αffiche et photo du pavillon grec au Salon du Livre de Paris (2019). Source: Fondation hellénique pour la culture

[Photo d’introduction: Lucile Arboux – Farnoux, 2021. Photo issue de la conférence au Musée du Louvre : « Lectures grecques : Naissance d’une littérature nationale », 2021] 

* Interview accordée à Magdalini Varoucha | GreceHebdo.gr 

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 M.V.