El Greco: Un artiste international 

Α l’ occasion de l’hommage à El Greco (sous la forme d’une expo digitale) à la Pinacothèque Nationale de Grèce, GrèceHebdo a parlé a Babis Plaitakis, metteur en scène et auteur, entre autres, du livre Le Greco et Le Grand Inquisiteur  [AlterEdit, 2005]. Peintre, sculpteur et architecte grec, connu sous le nom de “El Greco” (ou “Le Greco” en français) Domenikos Theotokópoulos (Candie/Crète 1541- Tolède/Espagne le 7 avril 1614) est considéré comme le peintre fondateur de l’École espagnole du xvie siècle.

Célèbre pour ses silhouettes démesurément allongées d’une puissance expressive extraordinaire, son art a une intensité spirituelle caractérisée par une ambiance dramatique et de couleurs éblouissantes. Quasiment oublié après sa mort en 1614, Domenicos a été redécouvert à la fin du XIXe siècle, exposé au Louvre à Paris et admiré par les peintres modernes comme Picasso, ManetCézanne, ou les expressionnistes allemands (notamment Kandinsky).  La création à Tolède en 1910 du Musée du Greco sera un élément crucial dans le processus de réhabilitation de l’image de l’artiste au début du XXe siècle.

Interview de  Babis Plaitakis

D’Alcibiade à Domenico Theotocopoulos: quel est le fil conducteur pour ce qui est du choix de vos sujets ? 

Ce sont deux personnages hors du commun. Le Greco a excellé dans son art et il a marqué l’histoire de la peinture, Alcibiade a charmé tout le monde à son époque par sa personnalité et de son côté, il a marqué l’histoire de l’humanité. Ce qui m’intéressait, dans les deux cas, c’était de chercher à éclaircir, dans la mesure du possible, la personnalité de ces grands hommes. 

Auteur et aussi réalisateur: pourquoi cette double identité? 

Aux années ‘90 ayant réalisé deux films de fiction et un certain nombre de documentaires pour la télévision – la plupart sur les arts plastiques en Grèce, j’ai commencé à travailler pour un projet de film sur El Greco. J’ai donc entrepris une longue recherche afin de connaître sa vie et son œuvre (voyages dans les lieux où il avait vécu, visite de musées, analyse de ses tableaux…) dans le but d’écrire un scénario, dans un premier temps. Durant ce parcours et en attendant de résoudre les problèmes de la production, j’ai franchi une étape… et du scénario est naît le roman.  

Vous avez vécu en France pendant un bon nombre d’années; qu’est ce que la France représente pour vous ? 

Je me suis trouvé en France pour la première fois en 1969, en tant qu’étudiant, à l’époque de la dictature. L’année précédente, étant encore au Lycée à Athènes, j’ai été fasciné par les événements de mai ‘68, qui avaient ébranlé la France – le vent de liberté qui s’en dégageait et aussi par les films de François Truffaut – qui me donnaient une image captivante de Paris… L’année suivante, donc en 69, rien ne pouvait m’arrêter pour partir vers la France, qui représentait pour moi, une terre d’expression libre par rapport à l’ambiance sombre qui régnait en Grèce à l’époque des colonels. Je peux dire aujourd’hui -après tout ce que j’ai vécu et connu, que je n’ai pas été déçu de mon choix et que la France a été à la hauteur de mes aspirations.

 

L’ART DE EL GRECO: VIDEO 

Vidéo du Palais de Beaux-Arts (Bruxelles, 2010)

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