Quelles sont vos priorités en tant que Directeur de l’Institut français de Grèce?

Ce que je cherche à faire, à un moment extrêmement complexe dans l’histoire de la Grèce, c’est ancrer l’Institut français dans la modernité, avec les enjeux contemporains qui sont les nôtres, intensifier les relations franco-grecques dans tous les secteurs qui nous concernent: les relations culturelles et artistiques, les échanges scientifiques et universitaires, ainsi que la coopération éducative et linguistique. Nous sommes bien sûr loin du temps ou l’Institut français était représenté en Grèce par une trentaine d’annexes, que certains évoquent avec nostalgie, mais en travaillant avec les partenaires qui sont les nôtres, dans toutes les régions de Grèce, nous conservons une grande marge de manœuvre et d’action. C’est dans ce contexte qu’en janvier 2012 nous avons présenté une programmation triennale riche en projets culturels sous forme de focus thématiques, qui évoluera en crescendo jusqu’en 2014 dans le but de mettre en valeur la création et la coopération entre la France et la Grèce. Par ailleurs, pour répondre au mieux aux besoins du public, l’Institut français de Grèce adopte et développe sans cesse de nouvelles offres de formations. Et nous envisageons de diversifier encore davantage nos cours en 2013 pour répondre aux attentes de toute personne désireuse de se lancer dans le français ou de perfectionner cette langue.

Que signifie pour vous d’être à ce poste à un moment difficile pour la Grèce?

La crise que traverse aujourd’hui la Grèce n’est pas sans précédent. L’action de l’Institut français depuis sa création a toujours été associée à un fort esprit de solidarité envers le peuple de ce pays, à chaque moment de crise. N’oublions pas les 130 Grecs, certains parmi les plus grands intellectuels et artistes grecs, qui se sont embarqués sur le Mataroa, dotés d’une bourse de l’État français

Quel est le rôle potentiel de la culture dans une telle conjoncture?

Je considère que la culture peut jouer un rôle fondamental dans la crise. Ces 5 dernières années, depuis 2007, les crédits pour la culture ont augmenté de 20%, parce que le gouvernement français a choisi d’investir dans ce domaine pour renforcer l’attractivité de sa capitale. Je sais qu’en Grèce, plusieurs projets sont en développement en ce sens malgré la crise, comme celui de l’Opéra qui devrait se construire à Phaliro ou encore la nouvelle bibliothèque nationale. On peut constater aujourd’hui les efforts remarquables des artistes et des intellectuels pour maintenir le haut niveau d’exigence qu’ils ont toujours su promouvoir. Je tiens à signaler que l’IFG sera une fois de plus présent et essayera de renforcer les liens de coopération avec tous ceux qui oeuvrent à la vitalité de ce pays.

Quelles sont vos impressions sur la vie à Athènes et ses habitants?

Ce qui m’a marqué en particulier depuis mon arrivée en Grèce, c’est l’intérêt pour le français et la France et une francophilie marquée dans beaucoup de milieux. Et cet intérêt n’est pas démenti au moment où la Grèce se trouve dans la difficulté. La Grèce est un pays d’une très grande beauté, avec des personnes chaleureuses et généreuses, cela me frappe tous les jours. Mon grand-père a été professeur de littérature française à l’Université d’Athènes de 1957 à 1962, et je me souviens avoir souvent eu des conversations avec lui sur la Grèce de l’époque. Je retrouve aujourd’hui les images et les émotions que m’ont inspirées ses récits…

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