J’ai maintenant dans mes entrailles un moulin, il moud la nuit noire de mon âge et je ne te dis rien des voix qui marchent dans ma tête, ou de ce fleuve que nous traversions l’autre jour et ses eaux inondant partout la mémoire — mais toi,

tu sommeillais, des milliers d’années ont passé où je t’ai tenue et j’étais pauvre transi et ma main lasse, desséchée —

ou soudain une secousse dans la lie du fond de l’âme,

qu’attendais-je, que tenais-je de toi ? 

Takis Sinopoulos “Pierres”, 1972.
Traduction du grec: Michel Volkovitch, source
Peinture: Takis Sinopoulos, 1961. Source
 
Le poème original en grec sur notre page facebook
 
 

 

TAGS: Grèce | poésie | poètes