Née à Athènes en 1898, Ismène Bellos arrive à Paris au tournant des années 1930 même si à cette époque-là la plupart de peintres grecs se tournent quasi exclusivement vers Münich.

A Paris, Ismène Bellos (1898-1979) se consacre à la peinture et explore toutes les facettes de la peinture figurative, passant de la nature morte et du paysage, aux portraits et aux sujets historiques ou mythologiques.
 
Riche d’une palette vive et d’un trait sûr, l’artiste s’exprime dans une veine lyrique où soufflent un romantisme et un symbolisme qui font d’elle une peintre complete, selon l’historien d’art Dimitri Ioannides.
 
village aux environs de martel bellos
 Ismène Bellos, Village aux environs de Martel. 
 
Dans un tableau comme Le Voyage (1956), le propos de l’artiste touche une forme d’universalité en évoquant le sort de ces déracinés – on ne les appelle pas encore des migrants – quittant de force une Grèce meurtrie et pourtant immortelle.
 
Quant aux portraits qu’elle réalise au milieu des années 1950, comme explique l’historien d’art Dimitri Ioannides,  Ismène Bellos sait y dégager comme personne le caractère expressif et vivant de ses modèles, pour l’essentiel des personnalités éminentes du monde diplomatique : l’Ambassadeur de Grèce en France et son épouse Yolande Raphaël, la Reine de Grèce, le Général Catroux, l’Amiral Lacaze.
 
ismene peinture
 Ismène Bellos, La Tour de Feu. 
 
Une exposition de Bellos organisée à la Galerie La Dauphine en 1953 suscite des critiques très positives et les journaux parlent « d’une fougue généreuse » (Le Figaro, 29/06/1953) et « d’un héritage classique teinté de Baroque » (New-York Herald Tribune, 15/06/1953). Ismène Bellos, qualifiée en tant que « fleur de la civilisation hellénique » (La Revue Moderne, 1/10/1953), apparaît alors comme l’une des grandes figures de l’École de Paris. « Grâces soient rendues à votre beau et serein visage grec dont l’âme sensible révèle son inquiétude dans maints de vos tableaux » écrit le peintre  Henry de Waroquier à propos de Bellos en 1953.
 
collage bellou
Autoportrait d’Ismène Bellos (à gauche) et Athènes (à droite).
 
Preuve de son succès dans un Paris d’après-guerre dominé par l’art abstrait, Ismène Bellos expose aux côtés d’Utrillo, Chagall, Maillol, Rouault, Dufy, Buffet etc.
 
Le parcours atypique et étonnant fait d’Ismène Bellos un exemple rare de femme peintre – étrangère en plus – ayant réussi dans un Paris centre de nouveautés artistiques.
 
Le Voyage bellos
Ismène Bellos Le voyage. 
 
Source du texte et des peintures: Exposition sur Ismène Bellos (2018) 
 
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M.V.
 

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