• Yórgos Tzavéllas: Le fondateur du néoréalisme
Yórgos Tzavéllas, né et mort à Athènes (1916-1976), est considéré parmi les précurseurs du cinéma grec et plus particulièrement de l’école néoréaliste, visant à enregistrer les conditions extrêmement dures de la vie quotidienne de l’après-guerre. Tzavéllas a été initialement attiré par le monde du théâtre.
 
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Pendant ses études de droit, il écrivit, en 1936, avec l’écrivain et journaliste Nikos Tsiforos la célèbre opérette, Le Voleur de mon cœur. En dépit du succès, c’est le cinéma qui a finalement volé son cœur. Bien qu’autodidacte, il a réalisé au total 12 films dont il a écrit également le scénario. Il a travaillé dans une période de grandes difficultés politiques et économiques pour la Grèce, ce qui a marqué sa vision et son œuvre.
 
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En 1944, son premier film, Applaudissements (vidéo), fait son apparition, tourné pratiquement sans moyens, en pleine occupation nazie. Le film décrit l’amour d’un comédien, en tête d’une troupe de variétés, pour une jeune et talentueuse actrice et est considéré comme un chef d’œuvre faisant hommage à la variété en tant que genre du théâtre musical, progressivement abandonné à l’époque. Sa valeur historique n’est pas négligeable, puisqu’on y trouve la seule apparition au cinéma du célèbre compositeur des années 1930-1940, Attik, autour du personnage duquel le film se déroule.
 
mia zoi tin ehoume
 
En 1949, Tzavéllas tourne son plus grand succès, l’Ivrogne (vidéo). Le protagoniste, un vieux cordonnier, inconsolable depuis la mort de son fils et de sa femme, commence à boire et devient la risée du quartier qui le surnomme ‘chimiste’ en raison de sa qualité de goûteur de vin. Sa fille tente de le convaincre d’arrêter de boire lors de ses fiançailles. Le pauvre vieux en est incapable et brise les rêves de mariage du couple. Il décide alors de mettre fin à sa vie. Le film a été un triomphe personnel non seulement de Tzavéllas, mais aussi du protagoniste, l’acteur Orestis Makris, dont la performance est restée classique et la plus célèbre de sa carrière.
 
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Par la suite, Tzavéllas tourne le film le plus ‘classique’ du cinéma grec des années ’50, La Fausse Livre d’or (1955, vidéo). Il s’agit de quatre sketches racontés du point de vue d’une fausse livre d’or, fabriquée par un bijoutier honnête, obligé de devenir faux-monnayeur à cause de sa fascination pour une femme fatale. Personne ne veut cependant lui acheter la livre, tellement elle semble fausse et la pièce passe ensuite de l’un à l’autre. Le film constitue aussi un vrai défilé des acteurs grecs les plus renommés des années ’50 et dresse le panorama des classes sociales de la période.
 
i de gyni na fovitai ton andra
Tzavellas revient en 1958 sur le motif de la femme fatale qui piège un honnête homme. C’est le film On n’a qu’Une Vie (vidéo). Un caissier à la banque explique à son gardien de cellule comment, séduit par une belle femme, il en est arrivé à détourner une somme importante. Le protagoniste, Dimitris Horn, l’un des acteurs les plus charmants du cinéma et du théâtre grec, a participé dans plusieurs films de Tzavéllas, mais c’est là où sa performance est inoubliable.
 
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Le dernier film de Tzavéllas, Que la Femme Ait Peur de Son Mari (1965, vidéo) est parmi les comédies les plus aimées par le public grec. L’histoire d’Antonis Kokovikos, despotique et autoritaire, et de sa femme, modeste et obéissante, qui exige ses droits en tant que son épouse, touche de manière vive et amusante les origines du féminisme grec.
 
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