Ioanna Karystiani est née en 1952, à la Cannée en Crète, de parents venus d’Asie mineure. Après des études de droit, elle s’est consacrée à l’illustration et au dessin pour des magazines et journaux grecs et étrangers.
Sa carrière littéraire commence en 1994, quand elle publie son recueil Madame Kataki, dont les nouvelles, adaptées pour le théâtre, ont connu un succès considérable. Son deuxième roman, La petite Angleterre a reçu, en 1998, le Prix national du roman. Elle a, jusqu’à présent, écrit six romans et des scénarios, notamment celui du film Les Mariées, mis en scène par Pantelis Voulgaris. Ses œuvres sont traduites en plusieurs langues.
En 2002, La Petite Angleterre, nom donné à l’île d’Andros par les marins est traduit en français (Editions du Seuil). Le roman nous décrit le drame de la famille de Saltafèros qui, en tant que capitaine, est toujours absent de la maison. C’est alors à sa femme que revient le rôle du chef de la famille, qui décidera aussi du sort de ses deux filles, Orsa et Moscha. Orsa, amoureuse avec le marin Spyros Maltabès, est obligée par sa mère à se marier avec un riche entrepreneur. Maltabès prend sa revanche en se mariant avec la cadette Moscha. C’est une tragédie et une confrontation entre les deux sœurs. Selon l’éditeur, ‘‘Ioanna Karystiani dynamite les clichés du mélodrame. Elle tisse, dans une prose ferme et brillante, la chronique exaltée d’une passion dévorante dans un microcosme insulaire sur le point de basculer dans la modernité’’.
En 2004, apparaît, également aux Editions du Seuil, Un costume dans la terre qui a pour fond de décor la Crète, ‘‘ce pays faussement connu des touristes, incapables d’en deviner les bouillonnements intérieurs’’ (Michel Grodent dans le journal belge Le Soir). Selon l’éditeur, Un costume dans la terre raconte l’histoire de Kyriakos qui travaille dans une université américaine et après 40 ans d’exil rentre dans sa terre natale, en Crète et affronte le démon de la vendetta à laquelle il avait été soustrait: ‘‘Dans ce thriller haletant, Ioanna Karystiani nous livre un portrait sans concessions de la Crète d’aujourd’hui, happée par la modernité occidentale mais toujours porteuse d’archaïsmes profonds. Un pays marqué par la sauvagerie des meurtres rituels sous l’emprise d’une eau-de-vie et d’une musique venues du fond des âges’’. Le Soir estime qu’ Ioanna Karystiani fait tout pour que le lecteur ait le sentiment d’être pris dans un cercle. Elle compose moins un roman policier qu’un roman ethnographique. Surtout, elle pose un regard ‘photographique’ qui ne laisse rien passer d’une coutume, d’un comportement ou d’une gestuelle.