Eugénia Fakinou est relativement inconnue au public francophone (il n’y a même pas de site en français se référant à son œuvre), bien qu’elle soit sans doute classifiée parmi les auteurs les plus populaires en Grèce. Née en 1945, à Alexandropolis, au nord du pays, elle a vite déménagée en famille à Athènes.
 
En 1975, elle crée le ‘théâtre d’objets’ intitulé ‘Ntenekedoupolis’ (la ville de boîtes de conserves), un théâtre de marionnettes original, dans lequel les protagonistes n’étaient que des déchets, notamment des conserves vides. Le projet, ainsi que la série de bouquins racontant les aventures des habitants de cette ville magique, ont été les bien-aimés des enfants en Grèce.
 
f11En 1982, Fakinou publie son premier roman, Astradeni, un succès immédiat traduit en plusieurs langues (mais pas encore en français), suivi par La Septième Dépouille paru en français en 1997. Selon un résumé sur la structure du roman, ‘‘La septième dépouille est un livre au centre duquel se situe la mort. Il aborde la question essentielle du devenir à travers le destin de trois générations de femmes : une grand-mère, qui n’est jamais nommée autrement que Mère dans le livre, sa fille et de sa petite fille, Roula. Les deux premières vivent dans un petit village de campagne, alors que la dernière, Roula, habite depuis sa jeunesse à Athènes. Ce roman nous livre donc deux visions différentes d’un même lieu en établissant une confrontation entre la Grèce moderne et la Grèce archaïque.’’
 
C’est aussi l’histoire d’une quête, tranchée sur le mythe de la disparition de Perséphone, ainsi qu’une histoire sur les passions des femmes dans le but de sauvegarder la famille. En effet, dans ce roman, l’on trouve une série de thèmes qui se répètent dans ses œuvres postérieures, notamment le rôle et la psychologie de la femme, les mythes et leurs effets sur la vie en tant que motif déterminant le présent par des voies mystérieuses, la mort – vue comme début, voire comme renaissance – l’amour, surtout les relations inattendues qu’elle présente, le temps qui glisse, la quête du destin personnel et l’impossibilité de l’achever. [Pour sa bibliographie (en grec), cliquez ici.]