Dominant le sud du Péloponnèse, le mont Taygète est l’un des massifs les plus emblématiques de la Grèce. À la fois repère naturel, berceau mythologique et témoin historique, cette montagne incarne la grandeur et la rudesse du paysage lacédémonien.

Le mont Taygète recouvre la Laconie occidentale, formant vers le sud, jusqu’au cap Tainaron, les paysages incomparables du Magne — et, selon les connaisseurs. Son plus haut sommet, Taleton ou Profitis Ilias, culminant à 2 407 mètres, est également le point le plus élevé de tout le Péloponnèse et marque la frontière entre la Laconie et la Messénie.

Le nom de la montagne provient de Taygète, l’une des Pléiades, filles d’Atlas et de Pléioné. Selon la légende,  Zeus, amoureux de Taygète, la poursuivit ; pour lui échapper, elle fut transformée en biche par Artémis. Après avoir été séduite par le dieu, elle donna naissance à Lacédémon, le fondateur mythique de Sparte. Au pied du Taygète coule le fleuve Eurotas, père de Sparta selon la mythologie grecque. La montagne est considérée un symbole de filiation divine et était consacrée à Artémis, fille de Zeus, déesse de la chasse et de la nature sauvage.

Les pentes du Taygète sont habitées depuis au moins l’époque mycénienne. Son histoire est étroitement liée à celle de l’ancienne cité-État de Sparte, située au pied oriental de la montagne, en Laconie. Le relief escarpé et le terrain accidenté du massif en faisaient une forteresse naturelle, et, à cette époque, il jouait un rôle important en tant qu’élément défensif naturel de la cité.

La montagne servait également de lieu d’entraînement à l’endurance et à la survie pour les jeunes Spartiates, dans le cadre du programme d’éducation militaire appelé agogè, indispensable pour obtenir le statut de citoyen.

On y trouve aussi un ravin très abrupt, Kaiadas (ou Céadas) où les anciens Spartiates jetaient les criminels, les traîtres et les prisonniers de guerre. Des recherches archéologiques y ont effectivement retrouvé de nombreux restes humains, ainsi que des pointes de flèches et de lances, confirmant que cet endroit servait bien de lieu d’exécution.

Après la chute de la puissance spartiate (IVe siècle av. J.-C.), la région du Taygète entra dans une phase de déclin politique mais resta habitée. Sous les Romains, elle conserva une certaine autonomie et devint une zone de retraite religieuse.

Plus tard, pendant les périodes byzantine et franque, le Taygète servit de refuge aux populations locales face aux invasions étrangères. De nombreux villages situés sur ses pentes datent de cette époque, tout comme la célèbre citadelle byzantine de Mistra déclarée site du patrimoine mondial par l’UNESCO en 1989. À partir du milieu du XIIIᵉ siècle, Mistra devint le siège du gouverneur des territoires byzantins du Morée et en 1348, elle devint la capitale du Despotat de Morée, un important centre des arts et des lettres. Toutefois, après l’indépendance de la Grèce, la majorité de sa population s’installa dans la ville moderne de Sparte, et Mistra fut peu à peu abandonnée.

Après la conquête ottomane (XVe siècle), les villages du Taygète restent des refuges pour les habitants qui vivaient selon des coutumes montagnardes d’indépendance, souvent en rébellion contre le pouvoir ottoman jusqu’à la guerre d’indépendance grecque (1821-1830).
Aujourd’hui, au-delà de Mistra, on peut visiter de villages historiques en pierre, dont beaucoup ont préservé leur caractère médiéval ou ottoman. Parmi les plus intéressants figurent Longanikos, Parori, Arna, Kastania et  Polyaravos.

Le mont Taygète fait  partie du réseau Natura 2000  et est reconnu comme un site majeur pour la conservation de la biodiversité en Grèce, combinant zones forestières, zones rocheuses et ravins abritant des espèces rares et endémiques. Il représente un refuge naturel pour de nombreuses espèces animales et végétales, constituant également une zone « importante pour les oiseaux ».

En plus, les gorges du Taygète occupent une place à part, notamment Vyros, Ridomo (Kaskaraga, ou Koskaraka) et Foneas (Noupanti) révèlent des paysages sauvages et la grande histoire du Magne.

Ecotourisme, histoire, villages, gorges, biodiversité et itinéraires de trekking, la chaîne du Taygète révèle à chaque pas des paysages d’une beauté naturelle exceptionnelle tout en conservant une aura mystique, mêlant silence, beauté et mémoire des civilisations passées.

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M.V.

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