En Grèce s’achève le procès de l’Aube dorée, considéré comme l’un des plus importants de l’histoire politique du pays. La Cour pénale d’Athènes a ordonné jeudi (22 ocrobre 2020) l’emprisonnement du dirigeant d’Aube dorée ainsi que des six anciens cadres de cette formation néonazie, condamnés à 10 et 13 ans de prison ferme pour “direction d’une organisation criminelle”.

 
Au bout de cinq ans et demi d’audience, la semaine dernière (mercredi le 7 octobre 2020) la Cour avait unanimement qualifié l’Aube dorée d’ «organisation criminelle», un verdict considéré comme «historique» par la Présidente de la République, le Premier ministre et l’ensemble de la classe politique grecque. Suite à cette décision historique, prononcée à l’unanimité, le verdict sur les peines  est aussi annoncé, mercredi le 14 octobre. 
 
Après plus de cinq ans de procès, la décision annoncée devant une foule d’environ 20.000 personnes (selon la police), a condamné sept anciens députés de l’Aube dorée d’avoir dirigé une organisation criminelle. Il s’agit de son chef Nikos Michaloliakos, et des principaux cadres Christos Pappas, Ilias Kassidiaris, Ioannis Lagos, Georges Germenis, Ilias Panagiotaros, Artemis Matthaiopoulos. Le tribunal, par la même décision, a reconnu coupables d’adhésion et de participation à l’organisation criminelle Aube dorée, les anciens députés Panagiotis Iliopoulos, Polyvios Zissimopoulos, Antonios Gregos, Nikolaos Michos, Nikolaos Kouzilos, Konstantinos Barbaroussis, Efstathios Bou-kouras, Chrissovalantis Alexopoulos, Michalis Arvanitis, Eleni Zaroulia et Dimitrios Koukoutsis.
 
La Cour a également reconnu coupable Yorgos Roupakias, membre de l’Aube dorée, pour le meurtre de Pavlos Fyssas, et 15 sur 18 autres accusés pour l’acte criminel spécifique.
 
Un verdict historique: déclarations 
 
La Présidente de la République hellénique, Katerina Sakellaropoulou s’est félicitée (7 octobre) d’un arrêt « historique » qui « confirme que la démocratie et ses institutions ont toujours la capacité de l’emporter sur  toute tentative de les saper ».
 
“La démocratie a gagné aujourd’hui (7 octobre). C’est à nous tous de veiller à ce qu’elle gagne chaque jour”, a souligné le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, en soulignant qu’ “en tant que Premier ministre, je m’abstiens consciemment de commenter les décisions judiciaires. En tant que citoyen grec, cependant, je participe à la satisfaction générale pour la reconnaissance de caractère criminel de l’Aube dorée. Et je suis fier de la position inébranlable de notre parti qui s’est fixé comme objectif stratégique la marginalisation politique et sociale de l’Aube dorée”.
 
Le président de SYRIZA-Alliance progressiste Alexis Tsipras a parlé d’”un grand jour pour la démocratie », «une journée de justification et de fierté». [Source: Αθηναϊκό – Μακεδονικό Πρακτορείο Ειδήσεων]
 
Quelques jours après, le verdict est aussi prononcé concernant les peines pour les dirigeants de l’organisation. La Cour d’appel d’Athènes n’a admis aucune circonstance atténuante pour aucun des sept dirigeants de l’Aube dorée, parmi lesquels, figure le fondateur d’Aube dorée Nikos Michaloliakos, 62 ans. Le tribunal n’a admis également aucune circonstance atténuante pour les anciens députés, qui ont été reconnus coupables d’avoir rejoint et participé à l’organisation criminelle.
 
La Cour d’Athènes a également condamné à la réclusion criminelle à perpétuité un membre de l’Aube dorée, Yorgos Roupakias, pour l’assassinat de Pavlos Fyssas en 2013.
 
Après l’annonce des peines et si aucune suspension n’est imposée, les condamnés seront conduits dans différentes prisons.
 
[Collage de photos: 1) La présidente de la cour, Maria Lepenioti et 2) La mère de Pavlos Fyssas (victime d’Aube Dorée), Magda. Source: AMNA/P. Saitas]
 
Sources: ERTAMNA & AMNA
 
M.V.

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