Aikaterini (Katerina) Sakellaropoulou a été élue Présidente de la République le 22 janvier 2020 par 261 députés du Parlement grec sur proposition du premier ministre Kyriakos Mitsotakis. Elle succède à Prokopios Pavlopoulos.
Même s’il s’agit d’un système parlementaire, le modèle grec réserve une place symbolique particulière au Président de la République, ce dernier étant doté des fonctions de garant de l’ordre constitutionnel. De plus, Mme Sakellaropoulou constitue la première femme qui est élue Présidente de la République en Grèce, ce qui rend à son élection une importance historique.
Aikaterini Sakellaropoulou est née à Thessaloniki en 1956. Titulaire d’une maîtrise de droit de l’Université nationale et capodistrienne d’Athènes (1978), elle a rejoint le Conseil d’État en 1982, où elle poursuivit une fonction de juge et atteignit le rang de présidente de cette juridiction en 2018, première femme à être désignée à la tête de cette institution tout au long de son histoire.
Durant l’année 1989-90, elle suivit des cours de droit constitutionnel et administratif de troisième cycle à la Sorbonne (Paris II). Mme Sakellaropoulou s’affiche dans la presse en tant que juriste d’éducation française, bien qu’ayant une excellente connaissance tant du français que de l’anglais.
Hormis sa carrière de juge, elle a aussi été membre de l’Union des Fonctionnaires Judiciaires du Conseil de l’État, dont présidente durant les années 1993-1995 et 2000-2001. Durant la période 1993-95 elle a participé au Comité Central de Préparation des Lois, tandis que plus récemment elle enseignait des cours de Droit Environnemental à l’École Nationale de la magistrature (2005-2014) ; elle fut aussi membre du Comité du Concours d’Admission et de Promotion de l’École, ainsi que membre de son Conseil d’Études durant les années 2010-2013. Par la suite, elle présida le Conseil Disciplinaire du Ministère des Affaires Etrangères durant la période 2013-2015 et depuis 2015 elle faisait fonction de présidente de l’ « Association Grecque du Droit de l’Environnement ».
En effet, Mme Sakellaropoulou est spécialisée dans des sujets environnementaux et de patrimoine urbain, ayant pris part dans les grands jugements concernant le détournement du fleuve Achelóos en Thessalie ou la conservation des bâtiments historiques d’accueil des réfugiés de l’entre-deux-guerres sur le boulevard Alexandras d’Athènes, les soi-disant « prosfygika ». Ses publications dans des revues juridiques tout au long de sa carrière ont reflété cette spécialisation, ainsi qu’une érudition plus générale sur des questions constitutionnelles.
Mme Sakellaropoulou avait annoncé qu’elle cessait toute activité juridique depuis l’annonce de sa candidature par M Mitsotakis le 15 Janvier 2020. À souligner que l’élection du Président de la République requiert une majorité de 2/3 (sur 300 membres du Parlement) si elle est obtenue durant le premier ou le deuxième tour de vote, puis 180 députés au troisième tour. Au cas où ceci ne serait pas possible, un quatrième tour de nécessité serait effectué, avec comme but l’obtention d’une majorité absolue (151 députés) et au cas où ceci même échouerait un vote final sur la base de la majorité des députés présents est prévu. Ces deux derniers tours de vote ont été ajoutés lors de la récente révision constitutionnelle, du fait que l’impasse parlementaire sur le personnage du Président avait maintes fois conduit à la dissolution du parlement et des élections législatives non-anticipées. Certes, dans le cas de Mme Sakellaropoulou, il n’y a pas eu besoin de recourir à plusieurs tours, étant donné qu’elle a été élue dés le premier tour par le Parlement grec. Plus précisément, sur 294 députés présents et suite à un vote nominal, Mme Sakellaropoulou a recueilli les votes des députés de la Nouvelle Démocratie (157), du SYRIZA (82) et du Mouvement du Changement (22), alors que les députés du Parti Communiste de Grèce (15), d’Elliniki Lysi (10) et de MeRA25 (8) ont déclaré « présent ».
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a félicité Aikaterini Sakellaropoulou pour son élection à la présidence de la République en écrivant sur Twitter que « La Grèce avance dans la nouvelle ère de l’égalité ».
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