Lefteris Kretsos, Secrétaire General aux Médias et à la Communication, s’exprime sur  le nouveau Conseil de Politique de Communication Nationale qui sera responsable de la planification stratégique de la politique nationale de communication. La première réunion du Conseil de Politique de Communication Nationale (CPCN) a eu lieu au Palais Maximou mardi 14 juin en présence du Premier ministre, Alexis Tsipras. [L’article de M. Kretsos a  paru en grec dans le quotidien Avgi le 25 juin 2016].  

Notre pays subit, pendant les dernières années, une crise communicative intense. Plus spécialement, pendant les dernières années,  -c’est-a-dire quand la crise économique a commencé à toucher même les économies les plus fortes du monde-  l’image de la Grèce, en même temps que celle des autres pays du Sud de l’Europe, comme du Portugal, de l’Italie, de l’Espagne, mais aussi de l’Irlande, a été reliée à des notions comme le gaspillage, la corruption, la fainéantise. En effet, assez souvent ces notions étaient accompagnées des images outrageantes pour le peuple grec.  Et maintenant la Grèce doit affronter un problème de plus, la crise migratoire.

Le marketing et la mise d’étiquette (branding) sur un pays dominent dans les démarches des pays les plus avancés pour la gestion de leur image. Plus particulièrement de nos jours le besoin d’une gestion stratégique de l’image n’est pas un choix. Par contre il constitue une nécessité nationale parce que le signal transmit d’un pays n’est pas une notion abstraite, mais les actions et les initiatives qui le rendent plus attractif aux visiteurs, aux touristes et aux investisseurs. Et il est maintenant clair que l’on doit y prêter une attention adéquate au plus haut niveau de l’Etat.

L’image renvoyée par le pays constituait jusqu’à récemment l’objet d’un ou deux ministères où pire encore de certaines directions des ministères. Par conséquence même l’idée la plus géniale pour la promotion du pays restait perdue dans les couloirs labyrinthiques de la bureaucratie et des quiproquos.

Notre pensée était la suivante : élaborer un plan intégral pour  une politique nationale de communication. Un plan sur lequel nous nous mettons tous  d’accord, parce que, selon les mots  du premier ministre: “Si nous ne parvenons pas à gérer l’image de notre pays, quelqu’un d’autre  le fera pour nous.” Cela a été le cas pendant longtemps avec des résultats peu flatteurs.

Le Conseil de Politique de Communication Nationale (CPCN) a été créé par la loi 4339/2015 et est autorisé à planifier la stratégie de la politique nationale de communication et à gérer  de manière centralisée des crises de communication.

Pour la première fois, le CPCN implique tous les ministères dans une stratégie de communication globale, visant à intégrer toutes les activités de communication dans un cadre commun. Dans cette direction seront également mises en œuvre des nouvelles dispositions sur la transparence de la publicité d’État. A noter aussi que le plan triennal de communication de CPCN donnera définitivement fin aux campagnes de communication coûteuses et manquant d’une vision à long terme.

Le but du Conseil est la gestion d’une image positive de la Grèce contemporaine pour l’opinion publique internationale, une image qui est cependant réaliste et en rien artificielle. Une image qui sera fondée sur les avantages comparatifs de la Grèce, des avantages bien présents qui ne sont pas insignifiants. Le plus important étant certainement son équipe de scientifiques.

En ce qui concerne le domaine de compétence du Secrétariat Général aux Médias et à la Communication, nous avons œuvré dans cette direction en prenant des initiatives importantes. Nous encourageons le travail du Conseil de Politique de Communication nationale pour la reconstitution de l’image du pays à l’étranger, en même temps que l’octroi des autorisations pour les fournisseurs de contenu général à l’échelle nationale, l’octroi des autorisations pour les chaînes radiophoniques, la transparence dans l’octroi des autorisations pour la publicité d’Etat, l’établissement du Centre national des Médias audiovisuels (EKOME) pour la protection de notre héritage audiovisuel, le Registre des entreprises des médias d’information électroniques comme premier pas vers la ‘’cartographie’’ souhaitée de l’espace de l’information électronique. Par ailleurs, la construction de l’image doit être considérée comme partie prenante de la politique nationale sur divers sujets et non comme une campagne publicitaire indépendante de l’élaboration, la gouvernance ou encore des reformes.  

[Peinture: Giannis Moralis, Athènes classique, 1967]