Alexandra Kouroutaki, historienne d’art, sur les Représentations de la Nativité dans le domaine de la peinture religieuse Orthodoxe à la Canée (Crète) au XXe siècle.

Noël en Iconographie Orthodoxe: Entre Byzance et l’Occident. Représentations de la Nativité dans la Peinture Religieuse Orthodoxe de la Préfecture de la Canée (Crète) au XXe siècle

N. Giannakakis, La Nativité du Christ, Église Annonciation de la Vierge, Kasteli Kissamos, la Canée.

Noël. Qui pourrait en effet rester indifférent devant la Naissance de Jésus et le miracle de l’Incarnation? La scène de la Nativité du Christ et de l’adoration des Mages et des Bergers, représentée dans des icônes ou des fresques qui ornent des Églises historiques de la Canée, offre le motif d’un voyage intéressant dans l’iconographie Orthodoxe autochtone. En particulier, l’étude présente le caractère spécifique de cette iconographie inspirante à la Canée, au XXe siècle, durant une période extrêmement intéressante pour l’évolution de l’art religieux. De plus, elle vise à identifier les orientations esthétiques des iconographes afin de mettre en valeur leurs motifs occidentaux (modernes) ou byzantins (traditionnels), au niveau de l’iconographie et du style.

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G. Polakis, La Nativité du Christ, Église Saint-Constantin, Nea Chora, la Canée.

Dans un premier temps, un bref aperçu historique est fourni sur l’intégration de modèles occidentaux dans l`iconographie Orthodoxe en Crète. A ce propos, référence est faite à Theodoros Poulakis, un iconographe post-byzantin crétois, considéré comme un peintre parmi les plus importants de l’École crétoise. Par la suite, le sujet de l’évolution de l’esthétique en iconographie est abordé, au cours des premières décennies du XXe siècle. On considère surtout l’influence de l’art Nazaréen et du style Néo-Renaissance sur les iconographes autochtones. Dans un troisième temps, on examine le retour de l’iconographie à ses sources byzantines, après 1950, à travers de peintures murales (fresques) dans des Églises de la Canée,  représentant la Nativité du Christ. Ces fresques ont été réalisées par des iconographes collaborateurs de Kontoglou, adeptes de la tradition byzantine et de l’École crétoise d’iconographie.

L’intégration de motifs occidentaux dans l’iconographie religieuse Orthodoxe en Crète

L’intégration de motifs occidentaux dans l’iconographie  Orthodoxe en Crète résulte de l’influence de l’art de l’Europe occidentale sur les peintres crétois, pendant la période de la Renaissance. En Crète, qui était à l’époque une possession de la République de Venise, la peinture d’icônes religieuses portables était en plein essor1. Dès la seconde moitié du XVe siècle, l’art autochtone était déjà imprégné de motifs occidentaux2 et cette influence va se poursuivre au XVIe siècle, avec les grands iconographes Théophane, Michael Damaskinos et George Klontzas représentants de l’École crétoise d’iconographie. Cette fameuse École  développa un style unique, combinant la tradition byzantine au réalisme3 de la peinture occidentale.

L’intégration de motifs occidentaux est devenue plus intense au cours du XVIIème siècle. Il est à noter le cas de l’iconographe Theodoros Poulakis (1622-1692) qui cite sur l’icône “Hymne à la Vierge4” la région de Kydonia de la Canée comme son lieu d’origine. Cette icône portable signée est un chef d’œuvre d’art de la miniature. Au centre de l’icône figure la Vierge Marie tenant dans ses bras l’enfant Jésus. Des scènes sur la Passion du Christ y sont représentées dans un ordre circulaire, celle de la Nativité du Christ y est également comprise. Poulakis suit en général les modèles byzantins mais intègre des motifs occidentaux abondants dans son iconographie. Recherchons-les. Les attitudes expressives et les mouvements vivants des figures, le traitement réaliste des détails, l’utilisation de couleurs brillantes et la tendance à la restitution perspective de l’espace sont le résultat de l’influence de l’art occidental – en particulier du style Baroque et du Naturalisme des peintres flamands – sur le peintre crétois5.

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Th. Poulakis, “Hymne à la Vierge”, 1650 – 1699, Musée Benaki  http://peritexnisologos.blogspot.com

Poulakis ne s’intéresse pas à la peinture à l’huile. Il  utilise la tempera à l’œuf sur bois, la technique traditionnelle de l’art byzantin. Il contribua de manière décisive à la mise en place de l’esthétique européenne dans la peinture religieuse Orthodoxe. Cette tendance va se poursuivre par l’École ionienne. Après l’occupation de la Crète par les Ottomans en 1669, les modèles iconographiques de l’École crétoise furent sauvés par des iconographes crétois qui ont continué à créer des icônes dans des conditions difficiles.

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Th. Poulakis, La Scène de la Nativité, détail  de l’icône “Hymne à la Vierge”

L’influence du style Nazaréen et de l’art du Mont Athos sur l’iconographie Orthodoxe à  la Canée.

Le style Nazaréen (ou bien le style Néo-Renaissance) a été imposé en Grèce par les dirigeants politiques d’Othon dans le but de la laïcisation de l’art religieux et de l’européanisation du nouvel État grec. Le style Nazaréen a également influencé les iconographes crétois et par conséquent l’art religieux autochtone s’est éloigné  davantage de modèles byzantins. Cette tendance a été renforcée par l’influence du Mont Athos sur de nombreux peintres-iconographes6 au cours des trois premières décennies du XXe siècle. Dans l’art du Mont Athos, les types iconographiques ainsi que la palette de couleurs étaient influencés par l’art Nazaréen et l’art Russe7. Pendant l’entre-deux-guerres deux iconographes de renom, Stylianos Perrakis et Georgios Polakis ont produit une œuvre religieuse riche, de style occidental. Leurs icônes ornent plusieurs Églises de la ville et de la Préfecture de la Canée8.

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S. Perrakis,  Hymne à la Vierge Marie. “La rose qui ne se fane pas”, 1928, Église de Saint-Nicolas, la Canée. Photo: archives du peintre / Photo en noir et blanc de l’icône Hymne à la Vierge Marie. “La rose qui ne se fane pas”, de S. Perakis. Photo: archives du peintre

Dans l’Église de Saint-Nicolas (au quartier Splantzia de la Canée) on trouve une icône portable impressionnante créée par Stylianos Perrakis en 1928, dédiée à la Vierge Marie. Au centre de l’icône figure la Mère de Dieu couronnée par les anges. L’icône comprend la scène de la Nativité du Christ dans le coin supérieur droit, et au-dessous celle de l’adoration des Mages. L’iconographe y adopte plutôt une approche naturaliste. Il suit le style occidental au traitement des formes et de l’espace. Perrakis recherche la perfection technique en privilégiant les principes esthétiques mis en place par la Renaissance. On constate aussi son intérêt pour la variété de couleurs et même pour la perspective. Toutefois son œuvre préserve le caractère sacré de l’art byzantin. L’iconographe suit le chemin Nazaréen même dans sa technique: il peint avec l’huile qui remplace la tradition de la tempera à l’œuf.

George Polakis (1880-1951) était un iconographe réputé durant l’entre-deux-guerres, influencé par le style occidental. Il était originaire de la région de Kissamos de la Canée. Il a fait des études àl’École des arts et dans les ateliers du Mont Athos9(1900-1905). Dans son art religieux, il suit le style Néo-Renaissance et son ouvre s’inscrit dans le contexte de l’académisme. Considérons une icône intéressante de Polakis la Nativité du Christ qui orne l’iconostase de l’Église de Saint Constantin. L’iconographe tire ses modèles de l’Occident. La Mère de Dieu y figure agenouillée devant le divin Enfant emmailloté et couché dans une crèche. A gauche, à l’écart, Joseph assis, semble éprouver la tentation du doute. Quatre anges agenouillés adorent le petit Jésus. La gloire du Seigneur les entoura de lumière. En dehors de la grotte, dans la partie supérieure de l’icône, un ange annonce la joyeuse nouvelle aux bergers. Polakis traite ses formes avec réalisme. Son travail se caractérise par l’excellence technique, le dessin soigné et les couleurs vives et harmonieusement combinées.

L’icône portable qui orne l’Église de Saint Démétrios, dans la région Pano Platanias de la Canée, est créée par l’iconographe C. Progoulis. Elle représente la scène de l’adoration des bergers dans la grotte. La figure centrale est le petit Jésus, vêtu de blanc, assis sur une mangeoire en paille, portant une auréole sur la tête. L’enfant emmailloté et lumineux constitue une référence à  l’enterrement et à la Résurrection du Seigneur pour le salut des hommes. L’iconographe suit une approche naturaliste dans le traitement des figures et de l’espace. Il utilise aussi des couleurs vives et harmonieusement combinées. Il crée une ambiance transcendantale grâce au jeu de la lumière et des ombres.

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C. Progoulis, La Nativité du Christ, Église de Saint Démétrios (Pano Platanias, La Canée) http://www.libraryoac.gr/el/

Le retour de la peinture religieuse aux sources de la tradition byzantine

Le retour de la peinture religieuse  aux modèles byzantins s’est produit en Grèce et en Crète pendant les années 1950, grâce à la contribution décisive de Fotis Kontoglou qui a ouvert la voie d’un renouveau de l’iconographie byzantine. Cette évolution a entraîné le retour à la technique de la tempéra à l’œuf qui remplace la technique de la peinture à l’huile. Dans sa peinture ecclésiastique, Kontoglou poursuit la tradition post-byzantine et crée avec ses élèves et collaborateurs un grand nombre d’icônes. Il représente la scène de la Nativité du Christ avec  humilité et modestie  dans ses fresques qui ornent l’Église de Zoodochos Pigi à Liopesi et la chapelle de la maison Pemazoglou à Kifissia.

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F. Kontoglou, La Nativité du Christ, fresque, chapelle de la maison Pesmazoglou, Kifissia. http://www.diakonima.gr / S. Kartakis, La Nativité du Christ, fresque,  Église de Saint-Nektarios, la Canée https://www.inanx.gr/pshfiako-uliko/agiografies/naos-agiou-nektariou

Kontoglou était un point de repère pour les jeunes iconographes de son temps qui ont suivi l’enseignement de leur maître. Parmi eux, Stylianos Kartakis (1912-1988) originaire de la région Placalona (Kissamos de la Canée) qui a adopté un style purement byzantin10. Son œuvre principale concerne les fresques qui ornent plusieurs Églises en Crète et en Grèce. Dans l’Église de Saint-Nectarios de la Canée, on trouve sa peinture murale sur la Nativité du Christ. Son art religieux se caractérise par le dessin soigné, les harmonies de couleurs et les contrastes de tons chauds et froids.

La fresque de Kartakis suit le type iconographique de la Nativité du Christ dans la tradition byzantine qui présente plusieurs scènes évangéliques et apocryphes codifiées. Au centre de la composition se trouve la grotte triangulaire dans un paysage rocheux et désertique. Dans cette grotte obscure (symbole des ténèbres du monde préchrétien) se trouve la Vierge Marie étendue sur une couche. A ses côtés, le Christ nouveau-né apparaît emmailloté, immobile enveloppé dans ses habits blancs et couché dans la crèche. Il rappelle ainsi le corps du Christ enseveli dans son linceul. Au-dessus de lui, un bœuf et un cheval le réchauffent. Au sommet de la grotte, un groupe d’anges glorifie la venue du Messie, tandis qu’à gauche un autre ange porte le joyeux message aux bergers. Au fond, Joseph est plongé dans le doute. À gauche de la composition, dans les montagnes, les trois Mages chevauchent, guidés par l’astre.

Le peintre et iconographe George Kounalis était originaire de la région Néapoli (Lassithi) mais il a vécu et travaillé à la Canée. Dans son art religieux, il a suivi le style byzantin. Il a fait des études à l’École des Beaux-arts à Athènes (au laboratoire de fresques et d’icônes portables) et il a étudié sur place l’iconographie byzantine à Mistras et au Mont Athos. L’expérience qu’il a acquise auprès de Fotis Kontoglou (1963-1964) a marqué son œuvre.

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G. Kounalis, La Nativité du Christ, fresque, 1990. Église de Saint Nicolas à Souda, la Canée. Photo: archives du peintre

L’influence de Kontoglou sur Kounalis est évidente dans le traitement des formes et des couleurs. Du point de vue de la technique, Kounalis crée ses formes en appliquant d’abord les couleurs de base appelées “proplasmes”, dans une tonalité sombre. Après les proplasmes, par des couches successives, il applique les couleurs du ton plus clair, pour illuminer en partie les visages par des rehauts de blanc. Le style byzantin se caractérise par ces éclaircissements successifs qui ont une signification symbolique spirituelle: la lumière ne doit pas provenir d’une source de l’extérieur, mais de l’intérieur, comme un signe de la gloire divine. Les tissus des vêtements des personnages sont stylisés, crées par les tons gradués de la même couleur et leurs plis sont légèrement accentués.

Le voyage dans l’iconographie Orthodoxe se poursuit avec le peintre et iconographe Nikos Giannakakis, originaire de la région Kalyviani (Gramvoussa, Kissamos). Giannakakis a étudié l’art religieux auprès de Stylianos Kartakis. Il a collaboré avec lui pour la réalisation du programme iconographique de la Cathédrale de Saint Minas, à Héraklion (1968). Il a également étudié les arts plastiques et l’iconographie byzantine à l’École des Beaux-arts et l’art de la Mosaïque à Florence. Dans son art religieux il combine les caractéristiques de la tradition byzantine et de l’École crétoise d’iconographie.

Néanmoins, Giannakakis entretient un rapport créatif avec la tradition byzantine.  Il évite de la “photocopier”. Comme on le voit, dans ses fresques portant sur la Nativité du Christ, la particularité de son style est principalement due à l’intense expressivité du regard et des mouvements des figures sacrées, ainsi qu’à l’utilisation de la couleur comme un moyen essentiel d’expression qui porte un fardeau émotionnel. Son art ecclésiastique vivant ouvre la voie au renouvellement de la tradition byzantine. Il a créé des fresques dans de nombreuses Églises dans la Préfecture de la Canée, en Grèce, en Italie et en France.

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Giannakakis Nikos, Louange à Dieu. Récit néo-byzantin et crétois, éd: Préfecture de la Canée, La Canée, 2005, p. 50/ Ν. Giannakakis, Détail de la fresque de la Nativité, dans l’Église de Saint Panteleimon.

En conclusion

Le but de cet article était de présenter un aperçu du caractère esthétique de la peinture religieuse à la Canée, au XXe siècle, à travers une étude  des représentations  de la Nativité dans des icônes et des fresques. On constate que l’art religieux exprime l’expérience ecclésiastique, par conséquent il est fortement influencé par le contexte historique et même les évolutions dans le domaine de l’art.

L’intégration progressive de motifs occidentaux dans l’iconographie orthodoxe a commencé en Crète au milieu du XVe siècle et s’est poursuivi aux XVIe et XVIIe siècles par la célèbre École crétoise d’iconographie. Pendant l’occupation Ottomane en Crète, l’art religieux acquiert une expression plus naïve. Le style Nazaréen (ou bien le style Néo-Renaissance) a également influencé les iconographes crétois au cours des trois premières décennies du XXe siècle. Cette période est considérée comme une phase très importante et créative de l’art ecclésiastique autochtone. Grâce à son excellence technique et à son caractère idéaliste, cet art religieux a été particulièrement apprécié par le peuple croyant.

Dans les années 1930, Kontoglou se lança dans une dure lutte pour ramener l’art religieux aux sources de la tradition byzantine. Après 1950, la peinture religieuse revint au style post-byzantin, considéré comme le seul capable d’exprimer la théologie et le dogme orthodoxes. Sur les pas de Kontoglou, des jeunes iconographes ont marché en vue de continuer et même renouveler la tradition post-byzantine.

Les représentations de la Nativité du Christ présentées dans cette étude témoignent de la haute perception esthétique des iconographes autochtones et présentant explicitement l’évolution de la peinture Orthodoxe à la Canée, permettant aux croyants de percevoir et de “ressentir” l’art religieux tant sur le plan du culte que de l’esthétique.

 

Texte rédigé et traduit en français par Alexandra Kouroutaki

Photo KouroutakiDr. Alexandra Kouroutaki est membre du Personnel Enseignant Spécialisé à l’École d’Architecture de l’Université Technique de Crète. Elle est titulaire d’un doctorat en histoire de l’art de l’Université Bordeaux Montaigne (https://www.u-bordeaux-montaigne.fr/fr/index.html) et d’un diplôme de troisième cycle en Littérature Française de l’École des Humanités, Faculté des lettres de l’Université ouverte de Grèce. Elle est également diplômée du  Département de Langue et Littérature françaises de l’Université nationale et Capodistrienne d’Athènes

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Peintres grecs: Fotis Kontoglou

  1. Paliouras D. “La peinture à Chandakas de 1550  à 1600”. Trésors, Institut d’études byzantines et post-byzantines, vol. 10, 1973, p. 101-123
  2. A titre  indicatif,  voir l’icône portable de Notre-Dame de la Passion dans la cathédrale de Réthymnon, créée par un iconographe inconnu.
  3. Alevizou Denise-Chloé, La Crète des Artistes. 19ème et 20eme siècles. Iconographie – Peinture – Sculpture, éd: Dokimakis, Heraklion, 2010, page 20.  
  4. Sur l’icône “Hymne à la Vierge” on trouve la citation: “Œuvre et étude de Theodoros Poulakis, originaire de Kydonia de la célèbre île de Crète”.
  5. Lydakis St., Dictionnaire des peintres et graveurs grecs, éd. Melissa Publishing, Athènes 1976, p.362
  6. Les peintres-iconographes autochtones qui furent influencés par l’art Nazaréen sont parmi d’autres, Xenophon Papangelakis, Michael Papadakis, Manolis Theodosakis, Nikolaos Vlachakis, Stylianos Perrakis, George Polakis. Ils ont suivi le style académique dans le cadre de l’ “amélioration et de la correction” de l’art byzantin et ont créé un art classique particulièrement apprécié par le peuple de croyants
  7. Voir Georgiadou Kountoura E. “Questions religieuses dans la peinture grecque moderne, 1900-1940”, thèse de doctorat, Thessaloniki, 1984, p.24. Cf. Alevizou (2010), 60.
  8. Alevizou (2010), 213.
  9. Lydakis (1976), 358.
  10. Lydakis (1976), 167. Cf. aussi Alevizou (2010), 265 – 268