La Galerie d’Art d’Athènes (Αίθουσα Τέχνης Αθηνών) présente une exposition personnelle du sculpteur suisse Marc Raymond (durée de l’exposition 3 avril- 3 mai 2014) qui se compose de trois séries de travaux: des découpages de papier, des sculptures en contreplaqué peint ainsi que des gravures monochromes.
À considérer le travail de Marc Raymond la référence aux avant-gardes vient presque automatiquement. Le langage formel épuré de ses constructions géométriques, leur apparente logique interne renvoyant à une idée de fonctionnalité ainsi que le recours à un choix restreint de couleurs pures, renvoient à des courants comme le Bauhaus ou le Constructivisme.
Mais sur le chemin à rebours de cette filiation – l’histoire d’une abstraction géométrique qui nous ramène au début du XXème siècle – il ne faudrait pas oublier de mentionner des rapprochements formels avec des branches cousines comme le design industriel et les recherches en typographie, domaines dans lesquels la Suisse s’est illustrée.
Ces prédécesseurs pourraient être encombrants si Marc Raymond ne s’en était délesté. Avec lui, nous sommes bien loin des idéologies, notamment sociales, qui sous-tendaient les mouvements artistiques que l’on vient d’évoquer. Pour cet artiste né à Saillon et formé à l’École Suisse de Sculpture sur bois de Brienz l’enjeu est ailleurs. Marc Raymond «aime couper, scier, composer, mettre ensemble […] travailler de [ses] mains». Recourant à une formule empreinte d’humilité, il se perçoit comme un «constructeur». Non pas au sens grandiloquent de « bâtisseur », mais plutôt par opposition au statut mythifié de l’artiste-démiurge. Il décrit ses réalisations comme des assemblages faits de matériaux simples, des «constructions de surfaces». L’usine et l’ouvrier qui étaient au cœur de courants comme le Bauhaus cèdent ici la place à l’artisan, travaillant dans la solitude de son atelier.
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