Le Musée Adolf Michaelis à Strasbourg accueille, jusqu’au 11 mai 2019, l’exposition ‘’La Démocratie athénienne. Klèrôtèrion et tirage au sort en Grèce ancienne.’’ L’exposition, initialement présentée au Palais de l’Europe, siège du Conseil de l’Europe, nous fait découvrir une collection des moulages présentant des moulages antiques, provenant de musées prestigieux, qui sont autant de beaux objets de découvertes pour les étudiants en archéologie. Au cœur des moulages en exposition se trouve la machine à tirer au sort (Klèrôtèrion) telle qu’elle a été reconstituée par l’Institut de Recherche sur l’Architecture Antique du CNRS. Les différentes œuvres permettent d’illustrer l’histoire et les institutions de la démocratie athénienne.
L’exposition est réalisée en collaboration avec le Musée Adolf Michaelis, l’Association des Amis du Musée Adolf Michaelis, l’Institut d’Archéologie Classique, la représentation permanente de la Grèce et le Conseil de l’Europe.
L’objet phare de cette exposition ‘’Le Klèrôtèrion’’ était une machine à tirage au sort utilisée dans la démocratie athénienne antique pour choisir les jurés de l’Héliée et de la Boulè parmi les citoyens athéniens. A noter que le tirage au sort était une procédure fréquente de choix dans toutes les sociétés anciennes, démocratiques ou non, et dans la société grecque de l’époque archaïque et classique, il avait souvent une valeur religieuse.
Dans ‘’Le Klèrôtèrion’’ on y introduisait des jetons portant le nom de ceux qui constitueraient le tribunal. Cet instrument témoigne ainsi d’une implication effective des citoyens dans les affaires de la Cité. Un exemplaire du 4ème siècle av. J.-C. est visible au musée de l’Agora à Athènes. ‘’Le Klèrôtèrion’’ donnait à chacun une chance égale de participer aux affaires publiques durant une année non renouvelable.
On pourrait dire qu’il s’agit d’une des plus intéressantes trouvailles concernant la démocratie athénienne et son fonctionnement. Le Klirotirio était habituellement en pierre, avec des rangées de fentes horizontales dans lesquelles on introduisait de petites plaques portant le nom de chaque participant. Sur le côté du «Klirotirio», il y avait un tube avec un entonnoir sur le dessus, – l’orifice du tube s’ouvrait et fermait à l’aide d’une petite manivelle. Ce tube était rempli de boules noires et blanches qui se mélangeaient en tombant. Le tirage commençait avec l’ouverture de la manivelle qui libérait une bille qui correspondait à une série de plaques. Si la bille était blanche, les noms qui se trouvaient dans cette série étaient sélectionnés. Si la bille était noire, les noms étaient rejetés. Le tirage continuait jusqu’à ce que l’on ait obtenu le nombre nécessaire de personnes.
m.o
A lire aussi Paul Demont, « Tirage au sort et démocratie en Grèce ancienne », La Vie des idées , 22 juin 2010. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Tirage-au-sort-et-democratie-en-Grece-ancienne.html