La Fondation Bodossaki et la Fondation pour la recherche économique et industrielle (IOBE) ont présenté les résultats de la première étude concernant l’évaluation de la contribution des organisations de la société civile (OSC) à l’économie grecque dans le cadre du projet « Active citizens fund programme*».

La société civile (SC) est un secteur social distinct qui contrôle, corrige et complète le fonctionnement des secteurs public et privé. Elle se compose d’organisations formelles ou de groupes volontaires informels qui participent à la sphère publique, en poursuivant des objectifs communs ou des changements plus larges dans un ou plusieurs aspects de la vie sociale.

L’objectif de l’étude

L’objectif de l’étude consiste à mesurer et à mettre en évidence la dimension économique de la contribution des organisations de la société civile grecque, en menant une recherche primaire à grande échelle et en appliquant des modèles économiques appropriés pour évaluer la contribution économique de la société civile au niveau national et local.

L’évaluation de la contribution financière des OSC se concentre sur les activités des organisations qui ont une fonction purement d’intérêt public. Dans ce cadre, les associations de consommateurs, d’employeurs et d’employés, les organisations religieuses, les communautés sportives, les associations communautaires locales et autres associations agissantes en tant que groupes protecteurs ou fermés ne sont pas incluses au projet.

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Photo par Artem Kniaz (Unsplash)

L’étude inclut donc les associations et les fondations caritatives qui réalisent des activités d’intérêt commun pour des bénéficiaires directs, ainsi que les fondations caritatives qui financent et coordonnent des activités d’intérêt commun. Le champ de l’étude comprend également l’évaluation de la valeur économique du bénévolat en Grèce et la comparaison du coût des biens et services fournis par les organisations de la société civile par rapport à un service public.

Les OSC sont institutionnellement indépendantes de l’État et ne distribuent pas de bénéfices, ce qui les différencie à la fois des entités étatiques et des entreprises privées. Bien que les activités des OSC soient orientées vers le social, elles sont aussi activement impliquées dans l’activité économique. En combinant l’initiative et l’indépendance du secteur privé avec la fourniture de biens et de services non commercialisables que l’État devrait sinon fournir, elles couvrent une partie importante de l’espace opérationnel des unités institutionnelles d’une économie.

La crise socio-économique de 2010 en Grèce a renforcé la tendance à l’accroissement de l’activité des OSC, qui jouent un rôle important dans la couverture des besoins sociétaux.

Les résultats de l’étude

La contribution au PIB de la Grèce

Selon l’étude le nombre des organisations de la société civile (OSC) dépasse les 6 500.

Les activités des OSC apportent une contribution significative de 1,6 % au PIB de la Grèce et de 1,9 % à l’emploi des travailleurs dans le pays.

En particulier, en termes absolus, la contribution des OSC au PIB en 2021 est estimée à 3,0 milliards d’euros, soutenant 88 400 emplois.

Ces chiffres ne tiennent pas compte de la valeur économique du bénévolat, qui s’élève à 357 millions d’euros en 2021, ce qui correspond à environ 0,2 % du PIB du pays.

Les activités des organisations entraînent une augmentation des recettes publiques, en raison de la stimulation de l’activité économique dans le pays, avec des montants annuels systématiquement supérieurs à 1 milliard d’euros, correspondant à 1,9 % à 2,1 % des recettes publiques annuelles sur la période triennale 2019-2021.

Dans le cas hypothétique où les services offerts par les organisations de la société civile en Grèce devraient être fournis par l’État, leurs coûts pour 2021 sont estimés entre 2,1 et 3,2 milliards d’euros.

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Domaines d’activité des OSC (2015 | 2019, 2021)

Le soutien des citoyens comme facteur décisif du succès des OSC

L’étendue de l’activité des OSC dépend en grande partie de l’acceptation et du soutien qu’elles reçoivent de la part des citoyens du pays.

45,5% des personnes interrogées ont déclaré qu’au cours d’une période d’un an (mai 2021-mai 2022), elles avaient soutenu financièrement une organisation, 69,4% l’ayant fait de manière ponctuelle et seulement 22% de manière régulière.

En outre, la Grèce est mal placée dans les classements basés sur les contributions des citoyens et leur confiance dans les organisations caritatives.

Elle est notamment placée 125e, avant-dernière, dans le CAF World Giving Index pour la décennie 2009-2019 et 34e sur 50 pays dans le World Value Survey, sur la base du pourcentage de citoyens ayant fait un don à une organisation de la société civile ou à une campagne politique.

De même, la Grèce se place 37e sur 54 pays en termes de pourcentage de personnes ayant déclaré faire confiance aux organisations caritatives.

L’enquête montre qu’il existe une marge considérable pour le développement des activités des organisations de la société civile, compte tenu de la portée géographique relativement limitée des activités des organisations et du changement que provoquerait sur le terrain le renforcement de la confiance des citoyens dans les organisations.

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Le rôle de la gestion fiable et de la transparence

Il est essentiel que les organisations elles-mêmes, qui sont actives dans des secteurs sensibles et gèrent des ressources importantes, disposent de structures de gestion fiables, mettent en œuvre des procédures d’audit externe et assurent une transparence maximale.

Enfin, il est nécessaire de corriger les points d’ancrage qui entravent le fonctionnement des OSC, principalement en améliorant le cadre de supervision et la coopération avec l’État en général, afin de renforcer la contribution financière et l’impact social significatif de leurs activités en Grèce.

Les résultats de la recherche ont été présentés lors d’un événement qui s’est tenu au Conservatoire d’Athènes et qui a été introduit par la Présidente du Conseil de la Fondation Bodossaki, Mme Athina Desypri et l’Ambassadeur de Norvège, Mme Lajla Brandt Jakhelln.

Les résultats de l’enquête ont été présentés par M. Nikos Vettas, directeur général de l’IOBE, professeur d’économie à l’Université d’économie et de commerce d’Athènes et M. Svetoslav Danchev, chef du groupe de recherche de l’IOBE.

En outre, les bonnes pratiques des pays européens et les exemples d’une société civile dynamique ont été présentés par Alexandrina Najmowicz, secrétaire générale du «European Civic Forum» et Aage Borchgrevink, conseiller principal au Comité Helsinki de Norvège.

* L’étude est mise en œuvre dans le cadre du projet «Active citizens fund programme» en Grèce avec la Fondation Bodossaki comme agence de mise en œuvre et la Fondation pour la recherche économique et industrielle comme sous-traitant (IOBE). Le programme « Active citizens fund programme» doté de 13,5 millions d’euros, est financé par l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège et fait partie du mécanisme de financement de l’Espace économique européen (EEE) pour la période 2014 – 2021, connu sous le nom de subventions EEE. Le programme vise à renforcer et à améliorer la durabilité de la société civile et à mettre en évidence son rôle dans la promotion des processus démocratiques, le renforcement de la participation des citoyens à la vie publique et la défense des droits de l’homme. La subvention du « Active citizens fund programme» pour la Grèce est gérée conjointement par la Fondation Bodossaki et SolidarityNow

L’étude est disponible ici 
http://iobe.gr/docs/research/en/RES%20_05_F_23022023_REP_ENG.pdf 

Trouvez la présentation des résultats de l’étude Bodossaki et IOBE ici
https://www.blod.gr/lectures/parousiasi-ereynas-gia-ti-syneisfora-tis-koinonias-ton-politon-stin-elliniki-oikonomia/

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