Documenta, l’une des plus grandes expositions internationales d’art moderne du monde, installée à Cassel (Allemagne) depuis 1955, doit avoir lieu en 2017, pour la première fois, à Athènes.  Les événements artistiques auront lieu, pour la première fois dans l’histoire de Documenta,  dans deux villes – Cassel et Athènes (8 avril -17 septembre 2017), cette fois sous le titre “Learning from Athens/  Apprendre d’Athènes”.
 
 
Documenta : un musée de 100 jours depuis 1955
 
Documenta, une exposition d’art moderne et contemporain, se dérouletous les cinq ans dans la ville de Kassel à 190 km au nord de Francfort. Elle dure exactement 100 jours comme la première, organisée en 1955 par Arnold Bode, peintre et professeur d’art. Ce «musée de 100 jours», comme on appelle l’exposition également, devrait réconcilier le public allemand avec l’art moderne, diffamé par les nazis comme « art dégénérée ».
 
hans haacke fraternity students documenta 2 1959
 
La première exposition en 1955 était centrée sur l’art abstrait des années 1920 et 1930 et fut, avec plus de 130 000 visiteurs un premier succès. « La première documenta a été créée dans le sillage de l’effort allemand pour reconstruire la société. Du point de vue de son curateur, Arnold Bode et dans celui des artistes, c’était une déclaration pour plus d’humanité, pour revenir aux valeurs existant avant l’époque nazie », explique Adam Szymczyk, directeur artistique de Documenta 14. La Documenta 12 en 2007, sous la direction artistique de Roger Buergel, a su attirer plus que 750 000 visiteurs. Au fil des ans, le centre d’intérêt de l’exposition s’est déplacé vers l’art contemporain et à des artistes venus du monde entier.
 
Pourquoi Athènes ? 
 
La Documenta 14 doit être inaugurée en avril 2017 à Athènes et deux mois plus tard à Cassel. Les projets des deux lieux d’exposition se référent l’un à l’autre, sans toutefois simplement reproduire celui de l’autre ville.  «L’inspiration pourrait être trouvée en Grèce, et plus spécifiquement à Athènes», selon Adam Szymczyk, directeur artistique, qui croit que les problèmes grecs vont bientôt devenir des problèmes mondiaux.
Szymczyk explique que le choix d’Athènes comme partenaire est dû aux récentes évolutions politiques et sociales en Europe. La « tension palpable » entre le Nord et le Sud générée par la crise économique et financière est aussi un thème pour l’art. Szymczyk évoque aussi la question des réfugiés qui fait un lien entre la Grèce et l’Allemagne : « il y a définitivement un lien entre la Grèce et l’Allemagne. Mais ce n’est qu’une part de la réalité. Cela n’a rien à voir avec le fait qu’aujourd’hui l’Allemagne est la destination idéalisée de tant de personnes tentant d’entrer en Europe. Ils y pénètrent par la Grèce, par la frontière turque ou par la mer. Ils sont sur le chemin de l’Allemagne et ils restent en Grèce. »
 
learning from athens
 
130 artistes, 100 jours, un Parlement d’organismes
 
Plus de 130 artistes présenteront leurs œuvres pendant les 100 jours de l’exposition dans les musées, les bâtiments et les espaces publics d’Athènes du 8 avril au 17 septembre 2017. Les événements  comprendront des expos de peinture, des installations, des festivals de musique et des projections de films. A titre indicatif, les programmes publics de Documenta 14 comprennent «Le Parlement des corps», «34 exercices de liberté» et «Sociétés ouvertes».
 
Le Sud comme état d’esprit
 
« South as a State of Mind » [Le Sud comme état d’esprit] est un magazine qui a été fondé à Athènes en 2012. A partir de 2015, le magazine devient temporairement le journal documenta 14, publiant quatre numéros spéciaux deux fois par an jusqu’à l’ouverture de l’exposition à Athènes et Kassel en 2017. Ces numéros spéciaux sont édités par Quinn Latimer, rédacteur en chef des publications de documenta 14, et Adam Szymczyk, directeur artistique de l’expo.
 
« Le Parthénon des livres »  
 
L’un des principaux projets de l’exposition de cette année est le  Parthénon des livres de l’artiste argentine Marta Minujín à Kassel (Allemagne). Le Parthénon des livres est un symbole de l’opposition à l’interdiction des écrits et à la persécution de leurs auteurs. Pour la réalisation de ce travail, l’artiste argentine Marta Minujín et l’équipe documenta collectionnent des livres qui ont été publiés de nouveau après avoir été interdits pendant des années. L’installation Le Parthénon des Livres sera présentée à Kassel comme une réplique du temple sur l’Acropole d’Athènes, qui symbolise lesidéauxesthétiques et politiques de la première démocratie du monde. Composé de près de 100.000 livres interdits du monde entier, les travaux seront érigés sur la Friedrichsplatz à Kassel, où en 1933 quelque deux mille livres ont été brûlés par les nazis. Le Parthénon des livres tire ses origines d’une installation intitulée « El Partenón de los libros », qui a été réalisée en 1983, peu de temps après l’effondrement de la dictature civilo-militaire en Argentine, et a présenté des livres nterdits par la junte au pouvoir. 
 
Documenta bw
 
M.V.

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