Hélène Antoniadis-Bibicou, (1923-2017), historienne, professeur de l’histoire byzantine à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris et présidente de l’Association d’Etudes des Problèmes Helléniques (OMEP), dont GrèceHebdo avait publié une interview, le 1 novembre 2013, est décédée à l’âge de 94 ans à Athènes, le 12 juin 2017.
Disciple des grands historiens Dionysios Zakythinos et Fernand Braudel, boursière de l’Etat français, elle a été une des premières femmes grecques engagée au Centre National des Recherches Scientifiques (CNRS) en France et membre-fondateur du Centre de recherches historiques. Elle a fondé en 1965 le Séminaire d’Histoire Économique et Sociale de Byzance et de la Grèce Moderne, qui existe sans interruption jusqu’ à aujourd’hui et en 1977 l’Association d’Etudes de Problèmes Helléniques (OMEP). Mais sa plus grande fierté était le grand nombre d’étudiants passés par son séminaire, qu’elle a initiés à la joie et à la rigueur du travail d’historien.
Parmi ses nombreuses œuvres, citons à titre indicatif: ‘’Recherches sur les douanes à Byzance’’ (1963), ‘’Villages désertés en Grèce XIe-XIXe siècles’’ (1965), ‘’Études d’histoire maritime de Byzance’’ (1966), ‘’Byzance et le Mode de production Asiatique’’(1966).
Citoyenne engagée dès son plus jeune âge, elle était membre de l’OKNE (jeunesse communiste dans la clandestinité),a participé à l’organisation EPON à Athènes (jeunesse du Front de Libération National EAM) pendant l’occupation, les batailles de Décembre ‘44 contre les britanniques et jusqu’à son départ en France en Mai ‘47. Membre actif du KKE (Parti Communiste de Grèce) à l’étranger, elle était responsable du KKE en France pendant plusieurs années et correspondant du journal du parti «Rizospastis» à Paris de 1983 à1991.
Elle développe en France une action importante contre la dictature des Colonels ’67-’74, participant à la création du Mouvement gréco-français pour une Grèce libre, dont elle est élue Secrétaire Générale (avec comme président le futur ministre socialiste Roland Dumas).
Pour ses multiples activités, elle reçoit plusieurs distinctions : médaille de résistance nationale hellénique, diplôme des journalistes de résistance nationale grecque, distinction des Palmes Académiques de la République Française, prix Ypatia de l’association des femmes scientifiques grecques en 2007 (aussi attribué à Melina Mercouri en 1992 et à Jacqueline de Romilly en 1995), et insignes de l’ordre de la bienfaisance de la République Grecque en 2012. Lors de la remise de cette dernière distinction à l’Ambassade de Grèce à Paris, en décembre 2012, l’Ambassadeur Monsieur Konstantin Chalastanis avait retracé le parcours de Madame Hélène Antoniadis – Bibicou et souligné l’exemplarité de sa vie et de son œuvre pour l’hellénisme.
G.M.
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